Recueil de poésie pour adolescents, L’exil mauve s’intéresse aux transitions entre le jour et la nuit, entre l’enfance et l’âge adulte. Le crépuscule, la solitude de la nuit et la peur liée aux changements de l’adolescence se retrouvent dans des poèmes courts et non ponctués, parfois semblables à des haïkus.
Marc André Brouillette présente ici un recueil un peu plus difficile à aborder que La saison des fantômes paru dans la même collection. Les images sont plus abstraites et il est davantage question d’impression que de réalité. Toutefois, la brièveté des textes et le vocabulaire accessible permettront aux lecteurs intermédiaires d’apprécier à sa juste valeur la poésie présentée.
Mon avis
« emmêlé dans ses proportions
mon corps réclame
de nouvelles dimensions
mes mains atteignent le toit des immeubles
mes pieds sont des troncs centenaires
j’avance
dans l’ignorance des mesures
des étendues des nécessités »
Il y a dans cette petite plaquette une impression de suspension du temps, entre autres grâce à l’absence de ponctuation. On a l’impression de pouvoir lire à notre rythme, de choisir où sont les pauses et d’en décider la longueur. Il y a aussi une belle musicalité dans les mots de Marc André Brouillette et la forme très libre, les mots par petites touches, incitent le lecteur à s’immerger complètement dans cette poésie qui, spécialement dans sa partie médiane, traite des sentiments reliés à l’adolescence de façon très lyrique. À déguster lentement, pas nécessairement dans l’ordre.
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par La saison des fantômes et Le verbe coeur.
Merci aux éditions de la Courte échelle pour le recueil!
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