Ayant reçu de sa grand-mère mourante une boite remplie d’objets mystérieux, Victor utilise l’une des clés qu’il y a dégotées pour ouvrir la porte du placard à balai où il s’est enfermé. Seulement, plutôt que de retrouver les corridors de l’hôpital, il arrive dans un autre monde, Exégor. Aussitôt accusé par les habitants du village où il débarque d’être la cause du malheur qui frappe leur troupeau, Victor devra défendre sa peau en sauvant celle de ces étranges humanoïdes au corps couvert de piquants. En effet, quelques minutes après son arrivée, de vilaines créatures attaquent le village et Victor fait le choix d’aider les habitants, même au péril de sa vie…
Questions à Annie Bacon !
Comment avez-vous créé le monde dans lequel atterrit Victor?
Exégor, le monde que visite Victor Cordi grâce à la clé de sa grand-mère, est né d'une envie de créer du fantastique qui sort des sentiers sur-utilisés tracés par le seigneur des anneaux. Exit les dragons, elfes et nains, j'avais envie d'inventer de nouvelles races, de nouveaux animaux. La lecture du roman original de "L'histoire sans fin" m'a beaucoup inspirée dans cette envolée imaginaire.
Comment est venue l'idée des références aux jeux vidéos?
Je viens moi-même de l'Univers des jeux vidéos. Non seulement j'en joue régulièrement, mais j'ai été conceptrice dans des studios de jeux durant plusieurs années. Comme la plupart des garçons de 12 ans passent de nombreuses heures une manette entre les mains, cette passion de Victor me semblait aller de soi... en plus de me permettre d'utiliser mes connaissances à bon escient!
Ce roman fantastique entraine le héros et le lecteur à la rencontre d’un peuple bien étrange, qui semble être un heureux mélange entre humain et hérisson, et tourne autour du thème de la différence et de la liberté. Si le vocabulaire est enrichi et Exégor parfois difficile à imaginer tant les êtres qui le peuplent sont différents, les illustrations en noir et blanc de Mathieu Benoit facilitent la compréhension. De plus, la brièveté du roman ainsi que le nombre impressionnant de péripéties sauront attirer les lecteurs plus jeunes ou plus faibles, sans compter les nombreuses références aux jeux vidéos qui pourront séduire certains jeunes moins enclins à la lecture.
Mon avis
J’ai beaucoup aimé L’anomalie maléfique. Annie Bacon a une plume fluide et efficace qui trace en quelques phrases le caractère d’un personnage ou encore un nouvel univers. D’ailleurs, quel chouette monde qu’Exégor! Belle idée que ces habitants hérissés d’épines qui changent de couleur et de texture pour faire camouflage ou encore devenir arme. Ça ouvre un monde de possibilité et j’ai hâte de voir ce que ça donnera pour la suite…
J’ai aussi particulièrement aimé le fait que Victor soit « normal ». C’est un ado de 12 ans qui vit des aventures extraordinaires, oui, mais il n’a pas de talents cachés qui tombent du ciel. S’il arrive à convaincre les habitants du village de lui laisser une chance, c’est qu’il est habitué de voir sa mère, avocate, plaider et qu’il en a développé des talents d’orateur. S’il arrive à être efficace dans une bataille et à réfléchir vite tout en ayant une vue d’ensemble, c’est parce qu’il pense en terme de jeux vidéos et qu’il a dans ce domaine énormément de pratique. On a donc ici un jeune héros crédible, auquel on peut facilement s’identifier et cela fait du bien.
En bref? Un premier tome prometteur avec un héros qui pourrait bien attirer vers la lecture des jeunes plus récalcitrants. À découvrir!
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par L'Après monde ou encore par Le bon gros géant.
Merci à la maison d'édition La Courte échelle pour le roman!
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