Si le roman fait suite au Secret de Chanda qui abordait la problématique du Sida, il n’est pas nécessaire d’avoir lu ce premier pour lire le second.
Depuis la mort de sa mère, décédée des suites du Sida, Chanda a la responsabilité de son frère Soly et de sa sœur Iris. Hantée par des cauchemars récurrents, elle suit les conseils de sa voisine et décide d’aller rendre visite à la famille de sa mère à Tiro. Cependant, la rencontre tourne mal. Brisant la paix à peine rétablie en refusant, comme sa mère l’avait fait avant elle, un mariage organisé, Chanda croise ensuite le chemin du chef particulièrement violent d’un groupe de rebelles venus du pays voisin et voit Iris et Soly amenés comme enfants soldats. N’écoutant que son cœur, elle les pistera pour tenter de les sauver. Mais les atrocités qu’ils ont vues laissent des traces indélébiles…
Les guerres de Chanda est un roman réaliste qui aborde les problématiques de la pauvreté, du manque d’information, de la violence des rebelles et des enfants soldats en Afrique. Si la première partie installe davantage le contexte et pourrait décourager les lecteurs plus faibles, la deuxième est toute en action et forte en rebondissements.
Mon avis
J’ai connu Allant Straton dans Qui es-tu papa? qui se déroulait dans un univers plus proche de ma réalité, j’ai donc été surprise par ce titre qui m’a amenée complètement ailleurs. J’ai à peine reconnu son écriture, cette dernière n’étant pas ce qui nous frappe dans ce roman, la discrétion de l’efficacité, car elle n’a pas besoin de le faire tant le propos est fort.
Le récit est assez long à se mettre en place et l’action n’arrive donc qu’en deuxième moitié, ce qui pourrait décourager des lecteurs plus faibles. Il est cependant intéressant de rencontrer l’Afrique au travers du regard de Chanda et de ses voisins. Plongé dans leur quotidien, le lecteur apprivoise ce monde qu’il ne connaît pas avant que la partie reliée à la milice et aux enfants soldats ne débutent. Il y est entre autres question de la différence entre les milieux pauvres et ruraux, de la manipulation de l’information par l’État, de l’absence de scolarisation, des mariages organisés par les familles et, pour un peu, on se croirait dans une histoire vécue et, si sa réalité est différente, beaucoup d’adolescents pourront se reconnaître dans Chanda qui, même si elle doit agir comme une adulte pour assurer la survie des siens, vit les événements reliés à son âge avec ses doutes sur son avenir et ses premières amours. Puis arrive le général Mandiki et on tombe dans un roman d’action où les émotions sont à fleur de peau et la tension bien réelle. Finalement, la dernière partie du roman est aussi intéressante parce qu’une fois qu’Iris et Soly sont de retour auprès de leur ainée, ils doivent vivre avec les traumatismes et les séquelles de leur passage avec les rebelles.
En bref? Un roman fort porté par une héroïne droite et fière qui plongera dans l’horreur par amour pour les siens.
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Qui es-tu papa? ou par Le roman de Sofia.
Merci aux éditions Bayard Canada pour le roman!
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