Les voleurs d'espoir

Suite à de nombreuses crises du verglas, le Québec est devenu un territoire désertique dans lequel les gens, obligés de vivre dans des ziglous et passant la journée devant leur écran, sont devenus stériles. C’est le dernier-né de la nation, Hugo, 14 ans, un crack en informatique, qui décide de découvrir ce qui explique cet état des faits. Utilisant son statut particulier et sa permission de voyager dans les résos secrets, il pénètre illégalement dans le résoflic et dans le Cercle très privé des dirigeants, il fait des découvertes renversantes…

Roman dystopique publié pour la première fois en 2001, Les voleurs d’espoir met en scène un Québec transformé, où les traits qui le caractérisent, la langue, le froid, la faible natalité et le désir d’indépendance, ont été exacerbés. Si le roman est assez court et que l’action est très rapide, le grand nombre de personnages ainsi que les lieux virtuels et physiques qui se croisent pourraient être difficiles à saisir pour les lecteurs débutants.  

Mon avis

Lors du début de la vague des dystopies, on m’avait fortement suggéré de lire Les voleurs d’espoir d’André Marois, un roman de science-fiction tout à fait dans cette lignée. Je ne l’avais pas fait sur le coup, mais j’avais gardé le titre en mémoire. Quand j’ai su qu’il était réédité cette année et qu’il était accompagné avec une suite, Les voleurs de mémoire, je n’ai pas pu résister. Il faut dire que je suis tombée sous le charme de l’auteur avec Les allergiks, où j’ai découvert une plume vive, authentique et capable de captiver. 

Dans ce cas-ci cependant, je suis mitigée. D'un côté, j’ai retrouvé ces caractéristiques dans Les voleurs d’espoir.  André Marois sait comment créer une atmosphère et le Québec qu’il décrit dans son roman a quelque chose d’apocalyptique et de possiblement réaliste, un mélange à donner la chair de poule. L’univers est d’ailleurs rapidement placé, esquissé en quelques chapitres et juste assez décrit pour qu’on le comprenne sans toutefois devenir lourd. Mention spéciale aux habitants de St-Glagla et à leur Argoh. C'est un peu difficile à lire parfois vu le mélange des langues, mais c'est créatif, original et poétique!

D'un autre côté, Le roman est très court et il y a parfois des raccourcis qui semblent peu probables, des actions facilitées, des révélations qui surviennent après des années et des années d’étude. Il me semble que l'univers aurait pu être exploité plus longuement et qu’il y a matière à faire le double de pages. Les intrigues sont nombreuses, tout comme les personnages, et j’aurais aimé que l’ensemble soit plus fouillé. Malgré mon admiration pour le travail d’André Marois, j’ai été personnellement un peu frustrée par moment, trouvant la révolution un peu trop facile alors qu’il y a des années que les dirigeants sont au pouvoir.

Toutefois, je pense que les lecteurs plus jeunes ne seront pas dérangés par ces passe-droits dans l’action et se contenteront d’apprécier l’imaginaire de l’auteur et le caractère très technologique de l’intrigue. Et puis ces petites contrariétés ne m’empêcheront pas de me lancer dans Les voleurs de mémoire! On s’en reparle bientôt… 

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Merci à la maison d'édition La courte échelle pour le roman!