Ce recueil de nouvelles propose cinq textes qui tournent autour de jeunes de 12 à 15 ans, fréquentant un collège français. Quelques uns vivent de l’intimidation en classe ou hors classe, d’autres s’allient pour contrer l’exclusion due au port de marques par les élèves, certains se questionnent sur l’exclusion des signes religieux et d’autres encore développent un amour secret… et interdit. Ces thèmes sont traités dans des récits forts et assez sombres, mettant en scène des personnages typés et puissants qui interagissent plus ou moins cordialement.
Attention, si l’écriture est accessible à tous et que la brièveté des nouvelles est appropriée pour tous les niveaux de lecteurs, la violence de certaines scènes dépeintes ne s’adresse qu’à un public averti.
Mon avis
J’ai bien aimé ce recueil même si les commentaires à son propos sont plutôt mitigés, dû entre autres à la dureté des scènes présentées et aux personnages un peu caricaturés. En effet, ces derniers sont parfois peu nuancés, en particulier les personnages d’enseignants, mais cela permet aussi d’exacerber les caractères et de créer une réaction chez le lecteur. Et puis, si le professeur de musique me semblait désuet et impossible à croiser aujourd’hui, sa personnalité se retrouve en moindre quantité dans d’autres enseignants. Il est vrai que son comportement est extrême et crée des malaises même à la lecture, mais je trouve que c’est une belle dénonciation de l’indifférence. Et puis on voit à l’opposé celui de Correspondance, un passionné qui propose aux élèves d’écouter la musique derrière la poésie.
J’ai trouvé intéressant aussi que les narrateurs ne soient pas les personnages principaux des nouvelles. Leur regard est ainsi plus reculé et offre une vision globale de la situation. En général, le style de Bernard Friot est travaillé et j’ai eu l’impression que chaque nouvelle était ciselée, tant dans la chronologie que dans la mise en scène et les dialogues. Si ce n’est pas mon texte préféré de cet auteur, je vous conseille d’ailleurs vivement ses recueils de poésie, j’ai tout de même retrouvé la magie de Friot qui jour avec les mots et fait, lui aussi, de la musique…
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Neuf bonnes nouvelles et une moins bonne (à vous de trouver laquelle)
Merci à Alice pour le bouquin!
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
Avec plaisir! :-)