Le monde a bien changé depuis que Hugo a sauvé le Québec du génocide lent. Le dégel et la montée des eaux qui a suivi ont causé beaucoup de dommage et les habitants qui restent doivent lutter avec une chaleur harassante et une étrange maladie, la grure, qui vole tous les souvenirs d’un individu et le rend complètement inutile. Enfin, inutile pour la majorité des gens…
Quand Lolla, la petite sœur d’Hugo, est sauvée par Paul alors qu’elle est en danger dans le désert et que ce dernier disparaît ensuite, Le Benjamin et l’Ainée veulent découvrir ce qui lui est arrivé. Aidés de Vanille, devenue chercheuse émérite, ils lèvent le voile sur une horreur pire que ce qu’ils avaient pu imaginer.
Dystopie ancrée au Québec, Les voleurs de mémoire fait suite aux Voleurs d’espoir, mais peut très bien se lire indépendamment. Utilisant la devise « Je me souviens » comme point de départ, André Marois met en scène une situation catastrophe autour de la perte de mémoire, personnelle et collective. L’action est rapide et portée par des personnages divers, tant dans le virtuel du Reso que dans la réalité, et convient aux lecteurs intermédiaires.
Mon avis
André Marois place d’entrée de jeu les changements qui ont eu lieu depuis l’histoire mettant en scène Hugo. En quelques paragraphes, la chaleur est bien installée ainsi que le mystère autour de la Grure, cette maladie terrible. Le suspens porte d’ailleurs une grande partie du récit et cela m’a captivée jusqu’au dénouement, bien trouvé et effrayant dans sa façon d’être possible.
L’auteur met aussi en place une nouvelle héroïne, bien qu’Hugo soit encore très présent et soit un des moteurs de l’action. Lolla, quatorze ans, Ainée de la nouvelle génération, est une adolescente tout à fait crédible. Elle porte en elle un besoin de liberté, une envie d’attachement et une impulsivité caractéristiques qui la rendent frondeuse et servent bien le récit. Autour d’elle, les personnages les plus intéressants sont de nouveau ceux du clan des rebelles, Arto entre autres qui est un gamin bien tourné apportant un soupçon d’humour dans le récit. À l’opposé, les personnages de policiers, hauts gradés ou subalternes, sont tracés un peu grossièrement et manquant de crédibilité. Dommage, car cela enlève un peu de subtilité au récit. Toutefois, je dois dire que j’ai préféré ce deuxième opus au premier et que j’espère avoir un autre roman d’André Marois à me mettre sous la dent bientôt!
En bref? Quelques ficelles un peu plus grosses, mais une intrigue captivante et effrayante!
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