Lucy est tombée amoureuse d’un graffiteur en voyant ses dessins orner les murs de la ville. Elle-même passionnée par l’art, la verrerie en particulier, elle cherche sans relâche celui que tous surnomment Ombre et qui arrive si bien à rendre en dessins ce qu’elle ressent. Entrainée dans une soirée par sa meilleure amie, elle retrouve Ed, le seul garçon avec qui elle est déjà sortie et dont elle a cassé le nez à leur premier rendez-vous. Un ami de ce dernier dit connaître l’Ombre et Ed se propose pour accompagner Lucy dans sa quête nocturne de l’artiste avec qui il partage beaucoup... pour ne pas dire tout. Et alors que les conversations s’enchainent et qu’Ed retombe sous le charme de Lucy, il a de plus en plus peur de se révéler pour ce qu’il est, apeuré à l’idée de ne pas être assez bien. Il faut dire que l’adolescent n’a pas eu la vie facile et qu’il est d’ailleurs sur le point de passer le point de non-retour…
Graffiti moon est un roman sur l’amour, mais aussi sur l’art et l’expression par le dessin. Alternant la narration entre Ed et Lucy et intercalant des poèmes d’un troisième personnage, Cath Crowley aborde aussi le thème des difficultés scolaires et des obligations de la vie qui sont parfois trop difficiles. Entre mensonges, omissions et quiproquos, les rebondissements sont nombreux et le récit pourra captiver les lecteurs intermédiaires et avancés.
Mon avis
« Pour moi, le langage était une jungle, et chaque fois que j’essayais d’écrire, les mots sortaient n’importe comment. […] Au lieu d’écrire, j’ai peint pour elle. Les murs de Beth. Dans toute la ville. »
J’ai vraiment aimé cette lecture ! Le personnage d’Ed m’a vraiment beaucoup touchée, par son amour de la peinture et à cause des descriptions de ses graffitis que j’imagine magnifique, par sa difficulté de s’exprimer en mots et son impression de ne pas entrer dans ce seul moule que l’école connait et, surtout, grâce à sa sensibilité, à sa gêne, à ses hésitations. Lucy aussi m’a plu parce qu’elle est une héroïne entière et déterminée, mais aussi tout en ambivalence plus la nuit avance.
D’ailleurs, le lecteur étant au courant dès le départ que l’Ombre qu’elle recherche est Ed, il y a des moments où j’ai eu envie de le lui souffler entre les lignes pour lui faciliter la tâche, mais en même temps cette histoire tout en retournements de situation tire justement son intérêt des situations créées par l’ignorance de Lucy.
Côté écriture, elle est charmante et ponctuée de moments très réussis, notamment quand Ed parle de sa difficulté à s’exprimer avec les mots. Les images qu’elle utilise alors sont pleines de sens et permettront à plusieurs jeunes de s’identifier, comme dans le passage cité plus haut.
En bref ? Une histoire d’amour, oui, mais beaucoup plus à la fois.
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Merci à la maison d'édition Albin Michel pour le roman!
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