Méto tome 1 - La maison

Billet rédigé par Eve Patenaude

Méto est un adolescent qui vit dans la Maison, en compagnie d’autres garçons de son âge ou un peu plus jeunes. Ils ne savent pas pourquoi ils ont atterri là à l’aube de l’adolescence, ni pour quelle raison ils n’ont plus le droit d’en sortir. Ils ne se souviennent de rien qui concerne leur vie d’avant – ni de leurs parents, ni de leurs frères et sœurs, ni de l’endroit où ils vivaient. Les quatre groupes (Bleu ciel, Bleu foncé, Violet, Rouge) sont formés en fonction de la largeur de votre torse : on vous noue un ruban autour du thorax, et, lorsqu’il se déchire parce que vous avez trop grandi, vous passez à la couleur suivante. Méto fait partie des Rouges, les plus grands. Et quand vous êtes un Rouge et que vous faites craquer votre lit pendant la nuit, c’est que vous êtes devenu trop grand pour rester dans la Maison. Ce qui vous arrive ensuite? Nul ne le sait, sauf peut-être Rémus, le fils du directeur, que Méto croise de temps à autre dans le Frigo, où l’on enferme les punis. Quand Méto découvre les irrégularités qui entourent le mystère de leur existence, il décide, avec certains de ses compagnons, que la recherche de la vérité vaut la peine de prendre certains risques.

Premier tome d’une trilogie (complète) aux accents de science-fiction, La Maison aborde la solidarité et la compétitivité de la vie de groupe, teintée par le mensonge, le complot, le mystère et la peur. Aucun personnage féminin dans ce roman, qui s’adresse plus particulièrement aux lecteurs garçons de niveau intermédiaire, mais qui pourrait aussi plaire aux filles adeptes d’anticipation.

Mon avis 

Que de mystère dans ce roman des plus original! J’ai adoré l’ambiance étrange, lourde, coupée du monde, que l’auteur a réussi à créer. On sent tout de suite que l’on vient de plonger dans un univers déconnecté de notre réalité, mais dont plusieurs aspects lui font écho. L’écriture simple, économique, qui va droit au but (dans les dialogues en particulier), rend parfaitement l’ambiance organisée, presque militaire de la Maison. Ça prend quelques pages pour assimiler le système auquel sont soumis les garçons de la Maison, mais celui-ci est habilement expliqué par Meto à qui l’on a confié la charge d’accueillir un nouveau pensionnaire. D’ailleurs, les personnages nombreux se distinguent aisément les uns des autres, bien que leurs noms se terminent presque tous en « us », sans que l’auteur ait eu besoin de nous soûler de descriptions. Les actions et les réactions de chacun parlent d’elles-mêmes.

Lorsque l’on entame notre lecture, on a d’abord l’impression d’être dans un pensionnat juste un peu spécial… jusqu’à ce qu’on découvre l’inche, ce sport hyperviolent censé jouer le rôle de soupape émotionnelle pour les garçons constamment confrontés aux règles de la Maison et à la gestion de la vie de groupe. Dès lors, on sent l’influence dystopique, cruelle, s’infiltrer dans la Maison. La présence de tous ces « César », genre de gardiens qui portent le même nom comme s’ils n’avaient d’autre identité que celle de leur fonction, devient plus oppressante. Plus on découvre les problèmes du système, les rouages du complot, plus la révolte des garçons semble inévitable. Seulement, on n’apprend pas grand-chose à propos des dessous de ce fameux complot, dans ce premier tome… juste assez pour nous accrocher et nous donner envie de nous précipiter sur le deuxième tome, L’île.

Puis, le troisième tome voit encore plus grand, en s’intitulant Le monde. Intrigant, non?

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