La décision

Au beau milieu d’un cours de mathématiques, Louise, une première de classe que tous admirent, doit quitter la classe pour un malaise. La suivant aux toilettes pour s’assurer que tout va bien, Samuel découvre bientôt une flaque de sang sous la porte alors que le directeur venu à la rescousse a la surprise de retrouver l’élève de terminale S (première année du cégep), avec un nouveau-né sur le ventre.

Transportée à l’hôpital, l’adolescente qui a fait un déni de grossesse plonge tout le monde dans l’incompréhension quand elle jure n’avoir jamais fait l’amour. Mais si ses parents la croient coupable, la vérité pourrait être tout autre. C’est au centre mère-enfant où elle se réfugie pour tenter d’apprivoiser son fils, Noé, que Louise fera son chemin vers la vérité, aidée de Samuel, un des seuls qui la croit, alors qu’elle doit rapidement faire un choix : garder Noé ou retrouver sa vie d’étudiante?

La décision est un roman sur le déni de grossesse et tout ce qui suit cette naissance inattendue, mais aussi un roman qui aborde un autre sujet lourd : la drogue du viol. Récit de vie, le roman joue aussi avec l’idée de l’enquête pour découvrir ce qui s’est réellement passé lors sa la conception de Noé. Les changements fréquents de narrateur donnent un rythme au récit, mais le nombre élevé de personnages rend la lecture plus ardue.

Mon avis

Quel roman! Sujet absent (ou très peu présent) dans la littérature jeunesse, le déni de grossesse est ici abordé sous un angle hyper actuel avec l’accessibilité de plus en plus grande aux diverses drogues. Choisissant de mettre en scène une adolescente tout à fait normale, à laquelle tous peuvent s’identifier, Isabelle Pandazopoulos réussit un coup de maître en faisant comprendre que ce genre d’histoire peut arriver à tous.

Nous découvrons ce qui se passe par les yeux des témoins, multiples : le camarade de classe, le directeur, l’infirmière, la psychologue. Ainsi, nous connaissons déjà une partie de l’histoire quand nous rencontrons Louise et cette rencontre est d’autant plus perturbante que sa narration est complètement décousue, fidèle à l’état d’esprit de celle qui se pensait chaste et met au monde un bébé presque à terme. Il n’y a pas de phrases, pas de ponctuation, c’est surprenant et en même temps très représentatif de ce qu’elle vit. Cela donne d’autant plus d’impact au reste, au calme de l’équipe médicale et à l’incompréhension des autres. Cette polyphonie permet aussi de découvrir le cheminement de plusieurs personnages et de poursuivre cette quête de vérité à propos de la conception de Noé. C’est d’ailleurs un des points forts de ce roman étant donné que le mystère persiste jusqu’à la fin et crée une accroche vraiment forte. En effet, difficile de fermer le roman sans savoir qui est cet ignoble garçon qui a profité de la jeune fille…

En bref? Un roman fort, tant dans les thèmes que dans la forme. 

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Merci aux éditions Gallimard pour la découverte!