La mère de Marc lui a toujours dit que sa sœur ainée était morte alors qu’elle n’était qu’un bébé. Quelle est donc la surprise de l’adolescent quand Nathalie appelle à la maison pour parler à leur mère! C’est un déclencheur pour Marc qui est pris entre une mère alcoolo, un beau-père agressif et une école où il est incompris. Prenant le flingue que son beau-père cache dans une armoire, Marc s’enfuit avec pour seul bagage le numéro de la sœur qu’il ne connait pas. Lorsque sa route croise celle de Gérard, un flic aux bonnes intentions qui veut l’aider, mais qui se retrouve rapidement menacé, commence une cavale vers Montpellier où les solitudes se heurtent et jouent avec l’espoir de changer leur réalité. Mais quand un flingue est en jeu et que les émotions sont à fleur de peau, rien n’est simple.
Adaptation du film du même titre de Jacques Doillon, ce roman se caractérise par les narrateurs qui valsent au gré des pages, les trois personnages principaux, en plus d’un narrateur externe, prenant tour à tour le devant de la scène, permettant ainsi au lecteur de plonger dans leurs pensées pour mieux comprendre leurs actions. Il est question de famille, de solitude, de choix de vie, de destin, de préjugés, mais aussi de deuxième chance, de pardon, de renouveau. Quoique assez court, Le petit criminel s’adresse des lecteurs assez habiles étant donné les changements de narrateurs.
Mon avis
Si l’ensemble des dialogues est extrait du film de Jacques Doillon, Christophe Léon meuble les trous, construit des personnages et leur donne des pensées, des intentions, des remords parfois, des espoirs souvent, s’appropriant l’histoire et entrainant le lecteur dans une aventure captivante.
Je n’ai pas vu le film de Jacques Doillon, mais le roman m’a renversée, le personnage de Marc étant criant de vérité et ceux de Gérard et de Nathalie étant aussi très riches. J’aime l’impulsivité de l’adolescent, sa carapace et son arrogance qui se marient bien avec sa fragilité. J’aime la solitude du flic, ce qu’on devine à travers ses gestes et qu’on découvre dans l’action nous entraine dans son appartement. J’aime les illusions de Nathalie, l’amour immense qu’elle se découvre pour son petit frère, son besoin de le protéger. En outre, le long huis clos dans la voiture permet aux mots d’être des bombes et d’éclater, certains blessant les passagers et d’autres permettant de détruire les barrières érigées entre eux.
Seul bémol, les changements de narrateurs sont annoncés systématiquement par un « Je, le nom du narrateur,… » et le tout devient lourd, surtout qu’il y a parfois des changements à chaque paragraphe. Pourquoi ne pas avoir opté pour un changement de typographie? Mais bon, si j’ai été dérangée par cette façon de faire au début, je l’ai rapidement oubliée pour me plonger complètement dans cette fascinante histoire!
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Délit de fuite du même auteur.
Merci à Dimédia pour le roman!
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