Qui a tué Herman Henderson?

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Devant rester dans la petite ville d’Elbow tout l’été, prisonnière de cette pluie incessante qui détruirait le moral de n’importe qui, Béatrice rêve de pouvoir s’évader et compte bien profiter du concours de photographie qui pourrait justement l’envoyer en Floride. Suivant son ami Sam qui lui propose d’aller faire sa photo dans une maison abandonnée, elle découvre un mort borgne. Mais celui-ci n’est pas un sujet exemplaire :   en effet, dès que les photographies sont développées, il s’efface et devient plutôt une présence invisible autour de Béa. Alors que la jeune fille tente de suivre la tradition en contactant les autres enfants prisonniers de la petite ville pour la période estivale, un concours de circonstances l’amène à se mettre sur la piste du meurtrier de celui qui la suit maintenant comme son ombre…  

Suspens fantastique à l’ambiance sombre et étrange, Qui a tué Herman Henderson? met en scène un groupe de jeunes, aux origines et aux habiletés différentes, qui s’uniront pour résoudre un mystère beaucoup plus tordu, et dangereux, que prévu. Si le roman est assez long et que les péripéties sont nombreuses, le jeune âge des personnages principaux pourrait attirer les lecteurs avancés dès 11 ans.

Mon avis

S’il ne faut pas juger la plupart des livres à leur couverture, dans ce cas-ci ce que vous voyez donne vraiment le ton. Il y a un mort borgne, oui, mais aussi un sac rempli d’intestins, de la fumée, un docteur déséquilibré, des hommes vivant dans un dépotoir et plus encore. Rapidement, l’auteure nous plonge dans cet univers sombre et lourd, comme si, dès les premières pages, la pluie d’Elbow sortait du roman pour nous imprégner à notre tour et nous entrainer dans ce récit riche en rebondissements.

Si les adultes sont presque tous soit absents soit étranges, il y a un bel équilibre entre les personnages principaux, ces derniers venant de différents univers, Lisa la responsable qui doit s’occuper de son petit frère Nelson (ce dernier apportant une touche enfantine bienvenue dans le récit), Madison la jeune riche délaissée, Éric le génie de sous-sol, Sam le fouineur à la famille dangereuse, etc. Tous attachants à leur manière, ils captent l’attention du lecteur et forment un groupe capable de bien des choses pour aider Béa.

En fait, il y a de chouettes choses dans le récit.  Personnellement, je donnerais une mention spéciale aux habitants du dépotoir et aux arrêts obligés dans le petit restaurant du coin. Toutefois, j’ai trouvé que le récit comportait certaines longueurs et qu’il aurait gagné être un peu raccourci. D’autant plus qu’après 450 pages, si une partie de l’intrigue est terminée, beaucoup de portes restent ouvertes, ce qui est un peu frustrant… mais ô combien habituel présentement! À suivre, donc!

Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Le mystérieux cercle Bénédict.

Merci aux éditions Bayard pour le roman!