Zed ne sait pas pourquoi il passe sa vie à passer de corps en corps, mais il ne peut qu’accepter cette situation et essayer d’en tirer le meilleur. Sofia, elle, ne sait pas exactement ce qu’elle cherche, mais depuis son enfance, elle est en quête de quelque chose, dévorant les articles scientifiques et assistant à de nombreuses conférences. C’est lorsque Zed atterrit dans le corps de Justin et qu’il décide s’y rester pour sauver une jeune fille en détresse que tous les éléments se mettront en place et que les deux adolescents verront leur destin se lier à l’Exéité, le monde dont ils viennent…
Roman fantastique qui mêle croyances sur l’au-delà et réalité, le premier tome de la trilogie des Détrousseurs de vie offre au lecteur une suite ininterrompue de rebondissements et aborde les thèmes de l’essence de l’être, de la persévérance et de la famille. Attention toutefois, le monde mis en place est assez complexe et il y a beaucoup de personnages. Pour lecteurs avancés, donc !
Je l’avoue, au début j’ai bien cru être tombée dans une nouvelle version de A comme aujourd’hui à cause de Zed qui change de corps sans arrêt et sans vraiment comprendre ce qui lui arrive. Toutefois, dès le deuxième chapitre j’ai compris que Détrousseurs de vies avait son univers propre, d’abord parce que le phénomène d’esprit lié au corps est ici expliqué par des croyances liées à l’au-delà, ensuite parce qu’on est dans un combat « bien » contre « mal » où les lignes sont floues entre les deux parties et où les batailles se font sur Terre, mais aussi dans l’ Exéité.
Détrousseurs de vie est donc assez original et il y a de belles choses dans le premier livre de Sylvain Girard et Elisabeth Jasmin, mais il y a aussi quelques éléments moins bien réussis qui m’ont laissé une impression mitigée.
Côté positifs, le système de croyances qui sert de base au récit est bien construit et crédible. Jouant avec la réalité, le duo d’auteur explique que les Sumériens croyaient qu’ils venaient d’un monde nommé l’Exéité où les Sykrans, sortes de méduses-esprits, vivaient en attendant de trouver un corps humain. Les petites parcelles d’explications placées au début des chapitres permettent de comprendre tranquillement cet univers et de le lier concrètement à ce qui arrive sur la terre. L’explication concernant les méchants, des Chakrans, c’est-à-dire des êtres qui ont été mal formés au départ et qui, étant rejetés sans arrêt par le corps humain qu’ils investissent, sont très agressifs, est aussi bien amenée et enrichit le roman.
Toutefois, l’écriture n’est pas toujours égale et, si le duo d’auteurs est doué pour les scènes d’action, il manie un peu moins bien les dialogues qui alourdissent parfois l’histoire et qui ne semblent pas fluides. On retrouve aussi ce problème avec les personnages adultes qui sont maladroitement décrits et mis en scène. Plusieurs sont très stéréotypés et d’autres semblent incohérents, particulièrement l’assistant du professeur. Oui, on imagine que le tout est en lien avec les Chakrans, en attendant ses réactions sont étranges et ses commentaires sur les charmes féminins trop lourds. Et c’est dommage parce que le quatuor principal d’adolescents est, quant à lui, crédible et assez nuancé.
À noter : Les deuxième et troisième tomes promettent de nous amener au début du vingtième siècle puis dans l’Antiquité et je suis curieuse de voir ce que cela va donner !
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
Nouveau commentaire