Cinq adolescents qui ont de la difficulté à vivre en société sont entrainés par leur éducateur Jeff dans une balade en montagne. Si l’expédition est au début difficile, toute technologie étant interdite durant les trois jours et tous étant à fleur de peau, le grand air finit par offrir un moment de répit à chacun. Du moins jusqu’à ce qu’un des leurs se cache et que Jeff, en tentant de le retrouver, disparaisse. C’est lorsqu’ils découvrent un ours tué par balle tout près du sentier qu’ils comprennent que la montagne n’est pas aussi sécuritaire qu’ils le pensaient.
Roman d’aventure qui installe un climat de tension dans sa deuxième partie avec la disparition de Jeff et les péripéties qui en découlent, La randonnée permet aussi au lecteur de rencontrer cinq jeunes abimés par la vie et de comprendre ce qui les a amenés là où ils sont. Plus lent au départ, le rythme s’accélère à partir du milieu du récit et captivera les lecteurs intermédiaires et avancés.
La randonnée est un roman surprenant. Alors qu’on se croit dans une histoire davantage centrée sur la psychologie, la randonnée initiatique tourne au cauchemar et vient souffler violemment la petite lueur d’espoir allumée chez chacun.
En fait, c’est ce que j’ai trouvé très dur avec la fin parce que Christophe Léon a créé des personnages criant d’authenticité qu’on découvre à tour de rôle, tantôt dans la dureté de leur parole et leur mauvaise foi, tantôt dans les souvenirs qui remontent et nous font comprendre d’où vient cette agressivité mal contrôlée. Après l’ambiance électrique du début, on sent que la confiance de Jeff en son programme crée son chemin en chacun et on voit les jeunes évoluer. Oui, le tout reste bien fragile, d’ailleurs l’auteur décrit très bien cette fine ligne sur laquelle ils se trouvent, mais on a espoir qu’ils s’en sortiront. Sauf qu’on plonge alors dans la tragédie classique avec des héros qui ne peuvent échapper à leur destin, tout espoir étant brusquement écrasé par la violence adulte. C’est noir, dur, surprenant et sans appel. Nécessaire? Je me le demande encore…
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