Le travail est simple : pour son cours d'anglais, Laurel doit écrire une lettre à un mort. Mais voilà, elle est justement au beau milieu du deuil de sa sœur et l'exercice n'a rien de simple, ni de public d'ailleurs. Laurel fait l'exercice, mais qu'elle se rend rapidement compte que ce qu'elle raconte est très personnel et qu'elle serait mieux de le garder pour elle. C'est ainsi qu'en écrivant à Kurt Cobain, Amy Winehouse et Judy Garland, entre autres, elle raconte sa réalité de jeune lycéenne et qu'elle arrive, petit à petit, à revenir en arrière et raconter cette nuit-là qui a tout changé, celle ou May est morte...
Roman construit sous forme de lettres, La vie, la mort, l’amour parle de deuil, d’amitié, mais surtout de la construction de l’identité. À travers une intrigue qui captive le lecteur en partie grâce au mystère entourant la mort de May, Ava Dellaira crée une histoire forte et touchante qui ne sombre jamais dans le drame, le tout avec une écriture accessible aux lecteurs intermédiaires et avancés
Je ne fais généralement pas attention aux citations d'auteurs populaires sur les couvertures des romans, des attrapes-lecteurs par excellente. Mais quand j’ai vu que celle de ce livre-ci provenait de l’auteur du Monde de Charlie, j’avoue que ma curiosité a été piquée. Si ce n'est pas aussi présent que dans le roman de Stephen Chbosky, il y en en effet un petit côté décalé dans La vie, la mort, l’amour, juste assez pour m'intriguer et pour laisser le temps au talent d'Ava Dellaira de m'accrocher complètement.
Il faut dire que le concept des lettres aux morts est surprenant ! Je n'ai pas fait l'exercice de réunir toutes les missives par destinataire, mais ça aurait pu être intéressant puisqu'on se rend compte au fil du récit que celui-ci est lié à ce qui sera livré dans la lettre. En outre, ces dernières étant adressées à d’illustres morts, on ne peut qu’avoir envie de (re)découvrir Jim Morisson et compagnie et de se laisser bercer, en même temps que Laurel, par leur musique ou les films qui les mettent en vedette.
Seul bémol, l'idée des lettres à différentes personnes fait aussi en sorte que Laurel se répète parfois et ça alourdit la première partie. Heureusement, le récit gagne en intérêt quand on comprend que ce n'est pas juste une histoire du genre journal intime, mais qu'il y a quelque chose de caché derrière la mort de May et que Laurel prend en fait toutes les précautions pour nous y amener le moins brutalement possible. Dès lors, le mystère m'a tenue captive et les révélations finales sont à la hauteur des attentes, la quête de Laurel prenant tout son sens.
Le petit plus? J'ai aimé les quelques touches de poésie parsemées dans le récit, comme si seule les vers pouvaient porter certaines émotions...
Merci aux éditions Michel Lafon pour le roman!
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