Le foulard rouge

À son décès, Paul Taillefer laisse à sa petite fille une boîte remplie de souvenirs et c’est cette dernière qui nous raconte la vie de celui qui est né en Saskatchewan et y a vécu la terrible réalité de la Grande Dépression. L’enfant qu’il était alors a dû vieillir dans la pauvreté et l’errance, avant de grandir et de poursuivre le fantôme de son père jusqu’en Espagne où il se battra contre Franco.

Roman historique qui permet au lecteur de découvrir le destin tragique des fermiers de la Saskatchewan durant la Grande Dépression tout comme celui du bataillon Mackenzie-Papineau en Espagne, Le foulard rouge met aussi en scène une romance peu ordinaire. Avec le dossier pédagogique qui le complète, le récit peut être accessible aux lecteurs intermédiaires.

Mon avis

Il est intéressant de découvrir certains pans de l’Histoire, comme ce qui s’est passé en Saskatchewan pour les fermiers lors de la Grande Dépression, la vie des chômeurs qui se déplaçaient dans les trains, l’intérêt pour l’espace, la réalité du bataillon Mackenzie-Papineau lors de cette guerre et on peut le faire ici de deux façons, soit à travers la fiction de Daniel Mativat et ensuite dans le dossier historique qui vient offrir un fantastique complément d’information. J’étais donc vraiment positive face à ce récit au départ.

Il faut dire que Daniel Mativat sait raconter une histoire et il le fait encore ici avec beaucoup de talent, utilisant un personnage secondaire pour faire la mise en contexte du récit avant de nous faire découvrir la vie de Paul. Cependant, malgré toutes ces qualités, Le foulard rouge m’a laissé un goût amer, à cause du rôle réservé à Rosie, seule femme ou presque du récit. On a rencontre d’abord sous les traits d’un garçon et elle est forte, elle sait comment survivre dans la misère, elle aide Paul. Mais dès qu’il s’aperçoit qu’elle est une femme, elle devient plus dépendante et Paul est constamment en train de l’aider. Ça m’a beaucoup irritée de voir comment ce personnage changeait. Les femmes ont été importantes lors de la bataille d’Espagne. Pourquoi ne pas avoir présenté Rosie sous ce côté plus fort?