En Angleterre, des attentats ont conduit l’État à adopter une série de lois restrictives et à une politique de sécurité particulièrement dure. Ainsi, sous la fausse excuse de les protéger, le gouvernement contrôle ses citoyens, de leur enfance à leur mort. Stephan, seize ans, vit avec son père, libraire dans une librairie de plus en plus dépourvue de livres au fur et à mesure que le gouvernement interdit des titres. Si Stephan croit en la bonne foi des dirigeants, son père, lui, se bat en secret avec Les Mots et, un beau jour, accepte de cacher un terroriste en fuite chez lui. Dès lors, l’univers de Stephan bascule et ses certitudes s’écroulent et rien ne s’arrange lorsqu’il met la main sur les versions non censurées des œuvres prescrites…
Dystopie ayant pour décor une Angleterre terrifiante, Black Out place la lecture au centre de son intrigue et entraine le lecteur dans une quête de vérité rythmée par de nombreux rebondissements. L’histoire étant toutefois assez complexe et le récit étant long, le roman s’adresse aux lecteurs experts.
J’ai commencé le livre avec fébrilité parce que le résumé me plaisait beaucoup. Les premières pages sont aussi très réussies, avec ces références à l’Attrape-cœurs et ce Londres devenu état policier où les livres ont été réécrits pour respecter les valeurs du Pouvoir. Un 1984 qui finit bien et où le narrateur se rend compte que Big Brother est en fait un outil fantastique qui l’aide à demeurer en sécurité, c’est assez perturbant. Et accrocheur. Plus je lisais, et plus je me demandais pourquoi ce livre n’était pas plus connu, d’autant qu’il commence en force avec une scène où le narrateur adolescent tue un écrivain au beau milieu d’une librairie et qu’on est donc interpelé : comment Stephan a bien pu arriver là ?
Le roman a donc bien des qualités, la plus grande étant de mettre les livres à l’avant-scène et de les présenter sous le jour de l’interdit, du dangereux. Après avoir passé trois cents pages à se faire dire que l’Attrape-cœur est le pire livre pour créer des révoltes, qui n’aura pas envie de le lire? Black-out amène aussi le lecteur à réfléchir, à se questionner sur cette excuse de la sécurité pour justifier le contrôle et sur l’importance de la liberté d’expression.
Toutefois, je dois dire que je suis restée sur ma faim. L’auteur crée des personnages avec de multiples facettes et les rebondissements défilent, mais je n’ai jamais vraiment accroché, peut-être parce que je trouvais Stephan trop naïf. J’ai eu du plaisir à voir l’auteur faire des références aux livres, mais j’ai eu de la difficulté à complètement adhérer à son histoire.
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