Nora est une adolescente différente, de celles que l’amour à l’ère des SMS n’intéresse pas. Elle a d’ailleurs de la difficulté à comprendre comment son amie Julie peut passer tant de temps à analyser sa relation plutôt inintéressante. Alors quand une lettre de rupture, adressé à un certain Rodrigue, adolescent habitant dans l’immeuble d’en face, tombe par hasard sur son balcon, Nora lui répond pour lui dire suggérer de faire davantage attention au choix de ses mots. Quand les échanges se poursuivent, l’adolescente se surprend à se prendre au jeu comme si ces lettres lui ouvraient tout à coup les yeux sur ses sentiments.
Roman qui mêle narration régulière et passages épistolaires, Les princes charmants n’existent pas aborde le thème de l’amour à l’ère du numérique, mais aussi le divorce des parents et la pression physique d’un petit copain. Assez bref et écrit dans un vocabulaire accessible, il peut rejoindre tous les lecteurs.
Le titre est accrocheur et la prémisse est charmante, tout comme la chouette couverture. Si on comprend dès le départ comment l’histoire se terminera (comment pourrait-il en être autrement?), l’auteure arrive à créer des retournements de situation, notamment avec l’intrigue autour de Julie, tout au fil du récit afin de nous garder captifs.
Elle égaie en outre le récit avec des personnages secondaires hauts en couleur et une héroïne surprenante, qui a peur du contact humain et se réfugie dans les pâtisseries. Le tout est quand même agréable, mais il y a quelques accrocs. D’abord, il est difficile de croire en Rodrigue, comme si on manquait d’informations pour le croire vraiment capable d’entretenir si longtemps une correspondance au « vous ». Ensuite, si certaines des lettres font le charme du récit, d’autres sont répétitives et donnent un aspect de longueur au récit. Finalement, j’aurais aimé que l’auteure creuse davantage certains thèmes comme le divorce des parents ou l’anorexie, trop brièvement évoquée dans une discussion. Il y avait là matière à creuser…
En bref? Un roman divertissant pour un lecteur qui n’a pas trop envie de se prendre la tête, mais rien qui marque.
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