La rage de vivre

« Pourquoi tu ne peux pas te tenir tranquille ?! me crie mon père. Pourquoi tu ne peux pas agir comme les autres ?! »

Ce sont les paroles du père de Vincent quand ce dernier avait quatre ans. À l’adolescence, Vincent n’est toujours pas comme les autres et, si le diagnostic de TDAH l’aide à comprendre ce dont il souffre, il ne s’accepte pas. L’entrée au secondaire ne se fait donc pas sans heurts. Incapable de tenir en place, Vincent dérange les classes et accumule les mauvaises notes. Essayant de prendre de la drogue pour se calmer, l’adolescent plonge bientôt dans une spirale négative qui le fait complètement décrocher. Mais Vincent est intelligent et, aidé par des rencontres marquantes avec des gens qui arrivent à comprendre qui il est, il trouve sa rage de vivre et la force de reprendre son chemin.

Roman mettant en scène un adolescent souffrant de TDAH et voulant démystifier cette maladie, La rage de vivre alterne entre les expériences de Vincent à l’adolescence et les souvenirs de son enfance où on voit déjà naître ses frustrations. Emmanuel Lauzon parle de la famille, de l’école, de drogue et de décrochage en laissant son personnage s’exprimer à la première personne, ce qui permet au lecteur de comprendre ce que c’est que de vivre avec le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité. Accessible, le roman est toutefois publié dans la collection Tabou s’adressant au 14 ans et +.

Mon avis

De plus en plus présent dans les salles de classe, le TDAH est difficile à comprendre pour ceux qui ne le vivent pas, malgré toute la théorie que l’on peut trouver sur le sujet. L’idée d’écrire un roman ayant ce trouble comme thème est donc de circonstances et la lecture est très intéressante. Bien que fictive, l’histoire est fortement inspirée du passé d’Emmanuel Lauzon, notamment de sa scolarité. Du coup, le tout est très réaliste. Par ailleurs, Vincent est attachant et le choix de la narration à la première personne est pertinent parce que le lecteur est amené à voir la réalité de l’adolescent par son propre filtre, nous permettant de concevoir ce qui peut se produire dans son esprit et de comprendre sa façon de réagir aux embûches dressées sur son chemin.

Seul bémol, le roman a parfois des côtés documentaires, comme si l’auteur voulait trop en montrer au lecteur. Le thème est riche, mais appuyé par moments, notamment avec les multiples retours dans le passé. Ces derniers prennent d’ailleurs beaucoup de place au début du récit et il aurait peut-être été plus intéressant de se concentrer sur l’adolescence, d’autant qu’il y a une grande ellipse temporelle à la fin et qu’il y aurait eu matière à creuser davantage ce passage. N’empêche, c’est un livre à recommander à tous ceux qui vivent avec le TDAH et à ceux qui les côtoient ! 

Merci à la maison d'édition De Mortagne pour le roman !