Interdit de manger les livres ! (Et autres essentiels de début d'année)

 
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25 août 2024

Est-ce que septembre est un peu comme un champ des possibles, pour vous ? Un mois pour se réinventer, repenser son approche ? Il y a plusieurs années que je ne suis plus en classe, mais la fin aout amène toujours chez moi un moment de réflexion, comme si c’était l’occasion de me questionner sur ce qui comptait vraiment, ce dans quoi je devrais mettre du temps. Bref, l’essentiel.

Cet été, alors que je fouinais dans les librairies à la recherche d’albums pour mon prochain livre didactique, j’ai mis la main sur un récit qui m’a fait remarquer que j’avais peut-être oublié un élément très important.

On y suit un bouc, parfait libraire, qui connait à la fois ses livres et ses clients, ce qui lui permet de toujours faire les bonnes suggestions. Je m’y suis reconnue, bien sûr, tout comme j’ai reconnu plusieurs de mes ami.es profs ! Vous savez, quand on sait d’instinct quel livre pourrait plaire à quel élève, quand on pense à l’un.e ou l’autre alors qu’on lit une nouvelle histoire, un nouveau documentaire, sentant tout de suite que ce sera un coup de cœur.

Bref, ce bouc réussit à tous les coups… jusqu’au jour où entre un autre bouc dans la librairie. Qui, lui, n’a pas appris qu’il ne faut pas manger les livres et s’en régale à chaque nouvelle suggestion de notre ami libraire, peu importe la qualité de cette suggestion (ce qui est très frustrant, avouons-le). Il n’essaie même pas ! Jusqu’à ce que le libraire réféchisse autrement, en se concentrant sur lui, sur ce qu’il était, avant de devenir un grand lecteur, et en repensant à ce premier livre qu’il n’a, lui-même, pas mangé. Là, la magie se produit.

Bon, c’est peut-être un peu flou raconté comme ça, sans les chouettes illustrations, mais je voulais vous parler de cet album parce que c’est la démonstration parfaite que le savoir ne suffit pas toujours. Que parfois, l’élève n’a pas envie qu’on trouve « le » livre pour lui, il a besoin de se reconnaitre. Il a besoin de sentir que ce livre-là est pour lui non pas parce que l’histoire colle à ses gouts, à ses expériences, mais parce que quelqu’un qui lui ressemble a déjà eu un coup de cœur pour ce livre. Et ce ne sera pas toujours (voire pas souvent) un.e adulte.

J’ai terminé ce livre en me disant qu’au fil des années, à force de suggérer des livres, cet aspect m’avait peut-être échappé. Bien sûr, créer des lecteurs.rices pour la vie, ça passe par la suggestion de livres : il y en a tant qu’on peut facilement s’y perdre ! Mais cela passe aussi par le partage des expériences. Il est important que les élèves puissent aussi discuter entre elles et eux de leurs expériences de lecteur.rice, de lecture. Pour se reconnaitre, pour s’aiguiller, pour se guider.

Septembre s’annonce donc alors que je me rappelle qu’être une passeuse littéraire, c’est aussi ça : tendre des ponts entre des lecteur.rices qui pourront se reconnaitre. Et c’est mon défi de cette année !  

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