Je ne connaissais pas Carole Tremblay avant de découvrir la Collection Zèbre lors du lancement de la maison d'édition Bayard. La directrice de la collection, alors présente, m'a semblé bien sympathique et j'ai eu vraiment envie de lire
Le mystère des jumelles Barnes lorsqu'elle nous a parlé du géocaching et de son inspiration, la réunion annuelle de ses enfants avec leurs cousins. J'ai aussitôt eu envie d'en savoir plus et voilà le résultat de notre entretien!
Comment êtes-vous entrée dans l'aventure de la collection Zébre?
Une auteure (bien informée…) m’a dit que Bayard cherchait quelqu’un pour diriger une nouvelle collection de romans très particulière et qu’elle me voyait tout à fait dans ce rôle. Comme je suis curieuse, j’ai voulu en savoir plus et j’ai proposé mes services.
Quelles sont les raisons pour lesquelles vous avez accepté la direction de la collection Zèbre?
Le concept était assez nouveau, il se démarquait de ce qui se faisait ailleurs, il proposait de nouvelles pistes d’exploration sur le plan graphique et offrait de nouveaux défis sur le celui de l’écriture, bref, le projet était emballant. Comment résister?
Quels sont les objectifs de cette collection?
L’objectif premier de la collection, c’est de procurer du plaisir aux lecteurs, même — et peut-être même surtout— à ceux qui croient que lire est une activité fatigante ou ennuyante.
Que prévoyez-vous à long terme pour Zèbre?
Un troupeau de livres passionnants! Dans mes rêves les plus fous, il y aurait aussi certains titres avec des versions électroniques interactives. Mais pour le moment, il reste encore suffisamment de territoire à explorer dans le texte et l’image pour se contenter du papier.
Vous avez aussi publié un roman dans le cadre de cette collection. En quoi votre travail actuel sur la collection Zèbre a-t-il modifié votre regard d'écrivaine?
Je fais déjà de la direction de collection depuis quelques années pour d’autres éditeurs. (Où je publie aussi) J’ai donc déjà l’habitude d’avoir une directrice littéraire qui regarde par-dessus mon épaule quand j’écris. Il faut juste savoir lui dire de se taire si on veut être capable de faire avancer l’histoire sans se questionner sur chaque virgule.
Écrire pour la collection Zèbre change un peu la façon de raconter une histoire. Ce n’est pas une question de longueur, puisque j’ai l’habitude des courts textes, c’est dans la possibilité de faire des digressions, d’ouvrir des fenêtres dans le récit, de penser en images. C’est une contrainte, mais en même temps, c’est une liberté supplémentaire. Je suis sûre que les auteurs qui vont y goûter auront de la difficulté après à revenir à la narration simple.
Quelles sont vos attentes lorsque vous publiez un nouveau livre? Sont-elles toujours les mêmes?
Pour dire la vérité, je n’ai pas beaucoup d’attente quand je publie un livre. Les attentes, je les ai face à moi, quand je suis en train de l’écrire. J’espère d’abord me rendre jusqu’à la fin et puis être enfin satisfaite du résultat final. Comme ce n’est jamais tout à fait à la hauteur de mes attentes, je suis obligée de commencer un nouveau livre dans l’espoir d’y arriver la prochaine fois.
Quand le livre est paru, on n’a plus de contrôle sur lui. Il fait sa vie. Tant mieux si des gens passent un bon moment en le lisant. C’est tout ce que je peux espérer.
Comment vous est venue l’idée d’utiliser le géocaching comme pierre angulaire de votre roman?
J’en ai entendu parler à la radio. Je me suis tout de suite dit que ce serait une piste intéressante à exploiter dans un roman.
Est-ce difficile de traiter d’un sujet qui va intéresser les adolescents, mais dans un texte plus court que la normale?
Ce n’est pas difficile de trouver un sujet, mais il faut aller à l’essentiel, et ne pas développer trop d’intrigues secondaires si on veut boucler l’histoire dans le bon nombre de pages.
Votre dernier livre (jumelles Barnes) s'inspire de certains éléments de la vie de vos propres enfants. Vous ont-ils aidé dans l'écriture autrement qu'en étant une inspiration?
En cours d’écriture, ils ne m’aident pas vraiment. (Même qu’ils sont très capables de me nuire. J) Ils répondent parfois à certaines questions, quand j’ai besoin d’éclaircissements sur des points particuliers.
Leur avez-vous fait lire le livre avant de le faire publier?
Je suis allée faire une lecture devant tous les cousins et cousines réunis pour recueillir leurs commentaires. C’était une expérience extraordinaire de lire à haute voix devant mes personnages en chair et en os.
À la suite de leurs commentaires avez-vous fait des modifications? Si oui, lesquelles?
Ils m’ont aidée à déterminer quel cousin devait jouer quel rôle, parce que j’avais encore des doutes à l’époque.
Quel est votre prochain projet de livre?
Je n’aime pas parler de mes projets tant qu’ils sont à l’état de projet. J’ai toujours peur qu’ils y restent. Mais je peux dire qu’il y a un nouveau titre de la série Fred Poulet en préparation.
Rafale lecture !
Enfant, étiez-vous une grande lectrice?
Oui et je le suis restée.
Qui vous a donné le goût de lire?
Ma mère et Tintin.
Comment ils ont réussi à développer ce lien entre vous et les livres?
Ma mère, parce qu’elle m’a abonnée à la bibliothèque à l’âge de 6 ans. Et Tintin, parce que je raffolais de ses aventures. (Même que je rêvais de l’épouser!)
Quel mot décrit le mieux votre relation avec les livres?
La dépendance. Il faut toujours que j’en aie un à portée de la main. Je pars rarement de chez moi sans un livre dans mon sac, à part pour aller à l’épicerie. Et même là…
Je ne peux pas imaginer ma vie sans les livres. La fiction, que je l’écrive, la lise ou la rêve, est ma soupape, mon oxygène, ma fenêtre ouverte. C’est ce qui me permet d’échapper à la réalité quand elle m’ennuie, m’irrite ou me désespère.
Quel est votre livre préféré?
Je n’ai pas vraiment de livre préféré. Ça change trop souvent. J’ai régulièrement des coups de cœur qui déclassent les précédents.
Quel roman a marqué votre adolescence?
Je n’ai pas de souvenir d’un livre qui m’ait particulièrement marquée. Peut-être les romans de Raymond Queneau.
Quel est le livre sur votre table de chevet?
Mirror Lake, d’Andrée A. Michaud.
Dans quel endroit préférez-vous lire?
Je lis surtout dans mon lit, mais le summum du bonheur, c’est lire dans mon hamac, à la campagne.
Si vous étiez un livre, lequel seriez-vous?
Je ne voudrais pas être un livre, je préférerais être une bibliothèque!
Avez-vous une suggestion de lecture pour ceux qui accrochent à la Collection Zèbre?
Une suggestion de lecture, c’est comme une suggestion de cadeau. Ça prend plus de détails sur le destinataire pour viser juste. Dites-moi quel Zèbre vous avez aimé et pourquoi, et je pourrai vous guider…
À lire aussi, une
entrevue passionnante que Carole Tremblay a accordée à Alice de Sous un pissenlit!
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