Projet C

Qualifiée de « laide » par son père dès son enfance, Maeva n’a jamais eu confiance en elle-même. Se comparant sans arrêt à ses deux sœurs ainées aux corps simplement parfaits et aux filles de magazines, elle ne parvient pas à accepter son propre corps et, par-dessus tout, ses seins inexistants. Elle a pris l’habitude de cacher son absence de courbes sous de grands chandails, mais quand elle rencontre un garçon qui lui plait, elle sait qu’elle ne pourra pas continuer ainsi toute sa vie. La solution existe : une chirurgie mammaire. Ne reste plus qu’à convaincre sa mère et à trouver les sous pour le faire…

Projet C aborde le thème de la chirurgie à l’adolescence et parle donc aussi de l’acceptation de soi et du culte de la beauté. Écrit dans un vocabulaire accessible, il peut rejoindre tous les lecteurs.

Mon avis

La collection Tabou s’enrichit d’un nouveau titre percutant avec ce Projet C qui met en lumière un problème de plus en plus fréquent à l’adolescence. Nadine Poirier traite avec doigté de la vulnérabilité des adolescentes confrontées sans arrêt aux photos retouchées et des dangers de l’accessibilité de la chirurgie esthétique.

Maeva est un personnage principal intéressant et sa construction permet au lecteur de croire qu’elle est tellement minée par ses complexes qu’elle n’est plus rationnelle. Au fil de son récit Nadine Poirier donne des exemples des dangers de la chirurgie et on sent qu’il y a une recherche derrière, un souci de réalisme. Elle arrive d’ailleurs à donner beaucoup d’information sans que ce soit didactique. On comprend toutefois qu’il faut que l’adolescente soit confrontée de près à ces dangers pour y prêter attention. Lire des textes à propos de mauvaises expériences, découvrir des statistiques, toutes alarmantes soient-elles, même voir des photographies, n’éveillent pas assez le sentiment de danger. C’est à la fois réaliste et effrayant. Est-ce qu’un livre arriverait à faire changer une adolescente d’idée? C’est ce qu’on souhaite!

Merci aux éditions de Mortagne pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision !