La ballade de Vipérine

À la mort de sa Fée, les parents de Vipérine se sont réfugiés dans le travail. Sa mère est devenue agente de voyage et disparait sur d’autres continents dès qu’elle le peut et son père se plonge constamment dans ses dossiers pour éviter de penser. Le jour de son douzième anniversaire, Vipérine réalise qu’elle est maintenant plus vieille que Fée, morte à 11 ans, et qu’elle doit trouver un moyen d’exister de nouveau pour elle-même, sans le fantôme de sa sœur. Mais lorsqu’elle prend sur le manteau de la cheminée l’urne contenant les cendres de Fée dans le but d’aller « noyer la morte », Vipérine ne sait pas dans quoi elle vient de se lancer…

Adaptation en roman de ce qui fut d’abord une pièce de théâtre jeunesse, La ballade de Vipérine garde toute la force d’évocation du premier médium et le style aussi à certains moments du récit. Alternant entre le monde réel et celui de la mort, Pascal Brullemans entraine son lecteur dans une histoire où les émotions sont à fleur de peau et où les questions du deuil, de la famille et des adieux sont abordées. C’est un roman accessible dès 9 ans, mais qui gagne à être lu accompagné pour en saisir toutes les nuances.

Mon avis

« C’est alors que la silhouette d’une jeune fille flottant dans une robe en mousseline apparut au-dessus des quais. Son visage ovale exprimait la douceur et ses cheveux formaient une tresse tenue par un ruban brodé de fleurs bleues.

Vipérine : Pourquoi vous ne dites pas tout simplement que c’est le fantôme de ma sœur qui vient d’apparaître? Ça va être plus clair pour les lecteurs.

Ça manquerait de détails. »

Bayard Canada a fait preuve d’audace en publiant ce texte fort qui offre une superbe mise en image du deuil, amenant le lecteur, jeune ou moins jeune, à comprendre cette notion parfois abstraite.

Misant sur une écriture théâtrale qui brise aussi le quatrième mur, Vipérine démontrant parfois qu’elle est tout à fait consciente de la présence et du but du narrateur, Pascal Brullemans offre toutefois une adaptation réussie en roman, capable de faire vivre les images entre les lignes. À ce sujet, les magnifiques illustrations de François Thisdale apportent une profondeur supplémentaire au texte, permettant au lecteur de se situer dans les univers et créant une ambiance entre rêve, peur et réalité.

Un livre à lire!

D’ailleurs, si vous avez envie de découvrir cet univers via le théâtre, il est possible d’en découvrir un extrait dans notre Coin des profs!

Merci à Bayard Canada pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision!