L'année solitaire

Il n’y a pas de ligne claire entre le moment où Tori était Tori et celui où elle est devenue cette jeune fille asociale qui décourage même sa meilleure amie. Peut-être est-ce dû à ce qui est arrivé à son frère, peut-être est-ce seulement l’adolescence. Mais de toute façon, Tori s’enfonce dans une noirceur et un cynisme dont il semble impossible de la sortir. Du moins jusqu’à ce que Michael arrive au lycée, qu’un de ses amis d’enfance réapparaisse, qu’un mystérieux blogue fasse son apparition et que la vie décide de reprendre le dessus… avec tout ce que ça implique.

Roman initiatique où le lecteur est amené à suivre le parcours d’une adolescence atypique et pourtant très crédible, L’année solitaire aborde les thèmes de la popularité, de l’anorexie masculine, des réseaux sociaux et de la différence. Présentant une intrigue plus psychologique que dans l’action, mais proposant tout de même de nombreux rebondissements, l’auteure s’adresse aux lecteurs intermédiaires et avancés.

Mon avis

L’année solitaire est un roman qui ne laisse pas indifférent. Soit le lecteur plonge dans l’intrigue, soit il reste complètement en marge. Il faut dire que le personnage de Tori n’est pas facile à appréhender, la jeune fille étant particulière cynique et pessimiste. Mais si on plonge, on découvre un excellent roman, de ces œuvres foisonnantes qui parlent d’adolescence avec un ton particulièrement juste.

Il faut dire que l’auteure a écrit ce roman à dix-huit ans, pouvant puiser dans son propre vécu pour imaginer cette histoire qui, si elle semble partir dans tous les sens par moment, finit par attacher tous les fils et offrir une fin à la hauteur. En effet, il y a une belle montée dramatique avec des éléments placés aux bons moments au fil du récit et utilisés à bon escient. Il est question de maladie mentale, notamment avec l’anorexie de Charlie, le frère de Tori, mais aussi de l’incompréhension entre parents et enfants et de ce sentiment qui survient parfois à l’adolescence, celui de ne plus savoir créer de liens avec les autres. Le récit est en outre très ancré dans la réalité actuelle, avec l’utilisation des réseaux sociaux, mais aussi grâce à de nombreuses références à la culture pop.

Vraiment, j’ai plongé et j’en suis ressortie un peu chamboulée, touchée, heureuse d’avoir pu découvrir cette histoire et cette Tori hors de l’ordinaire qui se révèle pleine de surprises. À lire!

Merci aux éditions Nathan pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision!