Dans la gueule de l'alligator

Richard et Malley ont l’habitude de se retrouver sur la plage les soirs de ponte des tortues pour protéger les œufs des vandales. C’est là que Richard rencontre Skink un soir où Malley lui fait faux bond. Le vieil homme un peu bizarre, ancien gouverneur ayant décidé de se battre lui-même pour l’environnement, est le seul à croire Richard quand celui-ci dit que Malley est en danger. Ayant pris la fuite avec un homme rencontré sur internet, Malley dit que tout va bien quand elle parle à Richard ou à sa famille, mais son cousin sait qu’elle lui ment. Ensemble, Skink et Richard partiront à la recherche de l’adolescente dans les marais de la Floride, entre les alligators, les oiseaux disparus et les tortues…

Dans la gueule de l’alligator est un polar environnemental où se mélangent aventures, humour et enquête. Assez complexe et parfois difficile à suivre, ce roman s’adresse aux lecteurs avancés.

Mon avis

Comme dans Niak, Carl Hiaasen entraine ses lecteurs dans une histoire complètement décalée. Véritable course-poursuite où les péripéties sont nombreuses (et frôlant un degré d’improbabilité assez impressionnant), ce roman est délirant, mais addictif. Déjà apparu dans des romans de l’auteur visant un public adulte, Skink est un personnage hors de l’ordinaire, un justicier étonnant qui se cache sous le sable pour battre les voleurs d’œufs, mais est prêt à se faire rouler sur le pied pour sauver un bébé hérisson. À côté de lui, Richard est plus « normal », mais porté par sa volonté de sauver sa cousine. C’est lui qui fait en sorte que le récit reste réel, à la limite du crédible, malgré tout. De l’autre côté du spectre, Malley a aussi tout un caractère, mais elle doit bien avouer qu’elle a réussi à se mettre dans un terrible pétrin et que, cette fois, elle ne pourra s’en sortir seule. Si j’ai parfois été à la limite de décrocher, incertaine de là où l’auteur voulait aller, j’ai suivi jusqu’à la fin, voulant savoir où cette aventure allait nous mener. C’est la grande qualité de Hiassen : on ne peut jamais prévoir! Alors, intrigués?

Merci aux éditions Thierry Magnier pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision!