Des mensonges dans nos têtes

 
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Sophie a aimé ce livre

Sarah Dunbar et sa jeune sœur Ruth font partie des premiers élèves à intégrer le collège blanc de Jefferson quand la loi oblige tous les établissements de Virginie à accueillir des élèves noirs. Mais leur intégration n’est pas facile, chacun, élèves comme enseignants, cherchant un moyen de les dissuader de revenir, et, avec leurs amis, elles subissent chaque jour des violences verbales et physiques qui mettent leur volonté à l’épreuve. Sarah sait bien qu’il faut qu’il y ait des jeunes qui résistent pour que les choses changent, mais elle doute de plus en plus de pouvoir y arriver. Linda, elle, est la fille d’un grand éditorialiste fervent de la ségrégation et elle a bien l’intention de tout faire pour mettre des bâtons dans les roues des Noirs qui se retrouvent dans son collège. Pourtant, sa première rencontre avec Linda bouleversera toutes ses valeurs…

Robin Talley entraine ses lecteurs dans un état du Sud des États-Unis en 1959 dans ce roman où il est bien question de racisme et de la difficile intégration des premiers Noirs dans les écoles de Blancs, mais où il l’homosexualité féminine se retrouve aussi au centre de l’intrigue. Mêlant thèmes de société et questionnements personnels et rythmant son roman par les changements de narratrices, Sarah et Linda prenant la parole à tour de rôle,l’auteure s’adresse aux lecteurs intermédiaires.

Mon avis

Il y a beaucoup de choses dans ce roman. Peut-être trop? C’est fluide en général, mais certains moments sont plus forcés, la finale entre autres semblant difficilement plausible. N’empêche, parler à la fois de déségrégation et d’homosexualité féminine dans un roman jeunesse, il fallait oser! Et pourtant, les deux thèmes peuvent se répondre, se retrouver dans la difficulté d’être différent.

Le racisme est particulièrement bien présenté. Le récit rappelle Sweet Sixteen, mais va encore plus loin. Il y a des scènes difficiles, terribles, parce qu’on sait qu’elles sont réelles et qu’il y en a probablement eu des bien pires qui se sont produites. À travers le personnage de Sarah, l’auteure questionne intelligemment ce qui se produit, fait réfléchir ses lecteurs tout comme Linda. Cette dernière parait bien naïve au départ, mais elle évolue au fil du roman et on la suit dans ces changements qui la dérangent d’abord, lui font peur ensuite. Après tout, elle est la fille d’un homme violent et sait qu’il n’admettra jamais avoir tort. Et pourtant, elle remet en question l’éducation qu’elle a reçue, les préjugés que tous entretiennent à l’égard des Noirs et qui n’ont, finalement, aucun fondement.

C’est l’amour qui lui permet de passer par-dessus ses craintes et de s’ouvrir à l’autre. C’est la partie la plus difficile à croire du récit, mais l’auteure a su la traiter avec doigté, s’arrêtant davantage à la psychologie des personnages qu’aux rapprochements, minimes au final. Alors que Sarah et Linda se découvrent une passion l’une pour l’autre, l’auteure parle de croyances, de l’importance du regard des autres, des jugements que l’on porte sur nous-mêmes. C’est riche, à l’image de l’histoire de ce roman.

Merci à Pierre-Alexandre "c'est qui elle" Bonin pour la révision du billet!

Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Sophie le 13 janvier 2016.

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