Audrey retrouvée

Depuis le drame qui est survenu à l’école, Audrey ne quitte plus la maison et garde en permanence des lunettes noires sur son nez, incapable de croiser le regard de sa propre famille. Sa mère ne travaille plus afin de pouvoir être là pour elle et en profite pour suivre de près la dépendance aux jeux vidéos du plus vieux frère d’Audrey. Ce dernier s’entraine pour participer à une compétition qui pourrait le rendre riche, mais ses parents ne sont pas sensibles à ses ambitions. Seule Audrey respecte ce qu’il fait… même si cela veut dire qu’elle doit accepter la présence de Linus, le partenaire de jeu de son frère, dans la maison.

Roman réaliste abordant le sujet des conséquences de l’intimidation, de la maladie mentale, de la dépendance aux jeux vidéos et de la famille, Audrey retrouvée propose un récit où l’humour est bien présent malgré certains thèmes plus sombres.

Mon avis

Sophie Kinsella connait un énorme succès auprès du public adulte, sa venue en littérature jeunesse était donc fort attendue et l’auteure ne déçoit pas, livrant un texte qui, à défaut d’être particulièrement original, utilise des thèmes à la mode, l’amour, oui, mais aussi la dépression, et est fort efficace. Le récit fait écho à La folle rencontre de Flora et Max, étant donné le problème d’Audrey, incapable de quitter sa maison, et rappelle aussi la relation entre Hazel Grace et Augustus dans Nos étoiles contraires, un amour qui se bâtit autour de dialogues un peu surréalistes entre une fille malade et… un garçon trop parfait pour être crédible. Ce qui fait toutefois le charme particulier de ce récit, ce sont les personnages secondaires. La famille d’Audrey est en effet absolument délirante et délicieuse, la mère qui dirige la maison selon les conseils donnés par sa revue préférée et le frère accro aux jeux vidéos en tête. Ils donnent beaucoup de relief au récit, enveloppent le récit, et la dépression d’Audrey, d’une bonne dose d’humour et font en sorte que le récit, malgré l’impression de déjà-vu ressentie à plusieurs reprises, est à conseiller.

Merci à Pocket Jeunesse pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!