Butter a dix-sept ans et pèse 192 kilos. Son ventre est un immense trou qu’il ne cesse de remplir. De tout ce qui lui tombe sous la main. Et sa mère, ne sachant quoi faire d’autre pour l’aider, lui cuisine toujours davantage de petits plats. À l’école, il est complètement exclu, sans être intimidé, seul dans les cours assis à son bureau double ou sur son banc de la cafétéria. Il n’y a que quand il joue du saxophone, ou sur Internet, quand il est JP et qu’il discute avec Anna, qu’il parvient à oublier un peu tout ce poids. Mais voilà, ce n’est pas suffisant. Et Butter n’a pas l’intention de vivre une année de plus. C’est ainsi qu’il décide d’en finir. Et tant qu’à le faire, autant le faire avec éclat, lors d’un tout dernier repas gargantuesque, annoncé sur Internet, qui risque bien de marquer les esprits…
Erin Lange parle d’obésité et de grossophobie, bien sûr, mais aussi d’amitié, de vie virtuelle et de tromperies dans ce roman psychologique écrit à la première personne. Rythmé par divers rebondissements, il est accessible aux lecteurs intermédiaires et avancés.
Après Ma dernière chance s’appelle Billy D., Erin Lange s’intéresse encore à la différence, cette fois avec un personnage qui s’est perdu au fil des ans et voit désormais son corps comme un costume trop lourd à porter. Au fil des pages, on découvre son histoire, sa fragilité, ses tentatives diverses pour perdre du poids (entre autres le camp Fitfab), ses obsessions, ses envies et on notre regard sur lui évolue. L’autrice marche sur une fine ligne, mais elle ne tombe jamais dans le pathos, dans le trop. Et si certaines scènes sont plus dures (attendez de voir comment Butter a gagné son surnom…), elles restent tout à fait crédibles.
L’autrice explore aussi toute la facette de la popularité avec une bande qui s’intéresse à Butter au moment où il lance l’idée de son dernier repas sur Internet et à ce que cette soudaine amitié — est-elle seulement réelle? – change dans le quotidien du jeune homme. Avec Trend, Parker, Jérémy, Jeannie, Erin Lange parle aussi du sentiment d’invincibilité que peuvent ressentir certains adolescents plus fortunés et plus populaires et de leurs jeux parfois très douteux pour fuir l’ennui. Une réflexion intéressante qui vient ajouter du contenu au récit. À lire!
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