Ophélie ne voulait pas aller à cette fête du « 3 % », des adolescents qui ne lui parlent même pas à l’école. Mais pour protéger ses amies, elle a décidé d’y aller. Et doit maintenant vivre avec les trous dans sa mémoire, la rumeur qui enfle dans l’école et la vidéo qui circule sur internet, la montrant dans une situation pour le moins problématique.
Michael doit absolument sortir du centre d’accueil où il se trouve depuis la mort de sa mère. Aux prises avec des souvenirs difficiles, une culpabilité qui le ronge, il disparait dans les bois.
François, lui, apprend qu’il souffre d’Alzheimer et que ses petits oublis deviendront de plus en plus fréquents, de plus en plus terribles. Comment peut-il continuer à vivre en sachant qu’il deviendra peu à peu un fardeau, qu’il perdra complètement la tête?
Trois destins, trois chemins qui se croisent.
Avec ce récit, Lyne Vanier aborde des sujets terribles comme la cyberintimidation, le viol et le suicide. La liste des ressources se trouve d’ailleurs au début du roman, pour accompagner un lecteur plus fragile qui pourrait se reconnaitre. On vise donc ici un public avisé.
Réglons d’abord le cas de la couverture : si je n’avais pas eu à préparer une entrevue avec Lyne Vanier, je n’aurais pas ouvert ce livre à cause de sa couverture. Quel public vise-t-on? Parce que je doute fort que les ados s’y reconnaissent, se sentent interpelés. Alors que le livre est fort.
Oui, on sent un peu la voix de l’autrice. À la fois dans les commentaires de François quand il découvre le destin d’Ophélie et la sordidité de ce qui s’est promis au party, à la fois dans les termes employés par les personnages d’ados, qui écrivent au « je » et utilisent des mots comment « balbutier » et « oripeaux ». Mais ces moments sont ponctuels et ne gâchent pas la puissance du récit. On est ici dans une histoire complexe qui résonne et a des ramifications dans les trois récits, des liens qu’on découvre peu à peu et qui prennent tout leur sens vers la fin du récit. On a ainsi plusieurs regards, plusieurs approches, notamment autour du thème du suicide (et j’aime que l’autrice fasse référence à Hanna Baker de 13 raisons, ancrant son histoire dans la réalité de ses lecteurs).
En bref ? Surtout, ne vous fiez pas à la couverture. Si vous avez envie d’un roman social qui, malgré des thèmes sombres, porte quand même de la lumière et de l’espoir, osez!
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