Il y a Pénélope, dont c’est l’anniversaire de la mère, une femme dure qui utilise les mots comme autant d’armes et n’est gentille que quand cela la sert.
Il y a Romane, qui a grandi auprès de parents adoptifs aimants, mais qui a toujours voulu combler le vide que l’abandon a laissé en elle. Qui cherche sa mère.
Deux destins, deux mères, deux histoires qui se croisent et au centre desquelles la violence couve.
Séverine Vidal a construit un récit en pièces détachées autour de deux personnages féminins forts, mais aussi blessés, abordant le thème de la violence domestique via différents angles. Percutant, ce livre s’adresse à un public avisé.
Ce sont toujours les personnages de Séverine Vidal qui me marquent. Comme si elle arrivait à créer des êtres de chair, à multiples dimensions, qui sortent des pages, viennent nous raconter leur histoire avant de retourner poursuivre leur vie. C’est encore une fois l’impression que j’ai eue ici. Si Romane est intéressante, dans sa fougue adolescente, dans ses tergiversations, dans sa façon passive-agressive de construire sa relation avec sa génitrice, dans son désarroi aussi quand la violence arrive, c’est Pénélope qui ici m’a semblé prendre toute la lumière. Pas tant qu’elle est lumineuse en elle-même puisque c’est plutôt une femme effacée, discrète, qui s’est construite dans l’ombre de sa propre mère et n’a pas appris la confiance, blessée par les multiples trahisons, mais c’est celle qui offre le plus de nuances, dont l’évolution est la plus percutante. Et au fil du récit, on apprend à la comprendre, à l’aimer, elle qui n’a connu que le refus d’amour d’une mère envahissante qui l’a soustraite à ce qui pouvait lui arriver de beau. Un livre qui prend aux tripes et se lit d’une traite, comme en apnée.
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