Un parfum de fausses nouvelles

Félix est un super journaliste d’enquête, il en est convaincu. Il ne comprend donc pas pourquoi les élèves de son école préfèrent l’horrible chronique de potins du journal à ses dossiers utiles et fouillés, par exemple celui sur l’utilisation des tableaux blancs et la preuve du gaspillage d’argent que leur achat a été. Quand il tombe sur des statistiques indiquant le pouvoir des fausses nouvelles, il a une illumination. Est-ce le moyen de rejoindre plus de gens ? Masqué, il se met à publier des vidéos sur YouTube en maquillant intentionnellement la vérité. Mais il ne peut même pas imaginer les conséquences que cela peut avoir…

Paru dans la collection Zèbre, ce court roman qui parle d’actualité et pose des questions utiles sur le respect de la vérité et les canaux d’information s’adresse à tous les lecteurs.

Mon avis

Plongeant habituellement ses lecteurs dans le fantastique ou l’horreur, Pierre-Alexandre Bonin s’essaie pour la première fois à un récit plus réaliste et ce style lui réussit. Il faut dire que le thème des « fake news » est tout à fait d’actualité et pertinent à aborder puisque plusieurs ados (et adultes) manquent de repères pour s’y retrouver dans cette ère de surinformation. Oui, on peut très bien imaginer qu’un adolescent passionné de nouvelles qui cherche à rejoindre le plus grand nombre tombe dans le piège… et ce qui arrive à Félix est à la fois amusant et un peu effrayant. En effet, une fausse nouvelle inventée pour faire rire et divertir peut causer des ennuis tout à fait réels à ceux qu’elle implique et il l’apprend à ses dépens !

Si certains aspects (comme ce qui entoure l’adresse IP et la chaine YouTube) manquent un peu d’approfondissement pour être crédibles, les personnages sont quant à eux authentiques et le lecteur pourra facilement s’y reconnaitre. Par ailleurs, l’auteur a réussi à parler de thèmes sensibles sans tomber dans la morale. Jamais on ne sent le jugement de l’adulte derrière et c’est une des qualités du roman. Vraiment, c’est un chouette Zèbre que je présenterai au troisième cycle du primaire, mais aussi au premier cycle du secondaire !

Merci à Bayard Canada pour le service de presse!