Un ado qui a l’impression de trop se fondre dans la masse. Quand il récupère une sacoche sur un stationnement désert, il y voit l’occasion d’être enfin lui-même. Deux élèves qui décident de s’entrainer ensemble au soccer… ce qui révèle peut-être trop de choses sur l’un. Une ado qui se prépare pour un party en gérant trop de conversations à la fois. Deux ennemis jurés qui se retrouvent au moment où le monde a besoin d’être sauvé (encore une fois). Une panne d'électricité qui est l'occasion pour celui envoyé à la rescousse de comprendre qu'un évènement marquant de son secondaire est peut-être plutôt dû à son futur. Un frère et une sœur qui échappent de justesse à l’explosion de leur maison et découvrent au fil de leur fuite que leurs parents avaient bien des secrets. Le DJ attitré de la soirée de bal, celui qui est de tous les partys et se fait une joie d’être élu roi et reine avec sa meilleure amie, rate le bateau… et se retrouve à devoir attendre le retour des autres.
Les éditions du Parc d’en face proposent ici un recueil de textes, un peu longs pour être des nouvelles, mais tous punchés, visant les lecteurs avisés.
J’aime beaucoup les nouvelles, les textes courts qui viennent créer un univers efficace sans s’étirer et offrent une fin percutante, mais il y a en a peu pour les ados, encore moins pour les plus vieux (par exemple, Mystères à l’école et Les nouveaux mystères à l’école visent un public plus jeune). J’étais donc ravie de découvrir cette nouveauté des éditions du Parc d’en face, qu’ils indiquent pour 16 ans et plus (il y est question furtivement de traite de personnes et de sexualité), mais qui peut convenir à un public avisé un peu plus jeune aussi.
Si j’ai moins accroché au récit d’Hugo Meunier (même si sa nouvelle fait vraiment des références directes à l’actualité, coronavirus, François Legault et cie, et que son humour plaira assurément à beaucoup de lecteurs), j’ai beaucoup aimé tous les autres récits, dans lesquels on retrouve clairement la touche magique de leur auteur. Ainsi, Antoine Charbonneau-Demers rappelle le ton de Baby Boy avec un ado homosexuel, vit à Rouyn-Noranda et n’arrive pas à affirmer qui il est, se contentant d’admirer en secret celui qui le fait, Patrick Sénécal écrit un texte qui joue sur l’ambiance, à la limite du réel et du fantastique et finit avec du sang (quoi d’autre), Josée de Angelis signe un texte dans lequel plusieurs lecteurs pourront se reconnaitre, arrivant à se glisser parfaitement dans la peau d’une ado, Simon Lafrance joue encore une fois avec les frontières du réel, cette fois avec une intrigue qui fait un beau clin d’œil au film Arrival et Chloé Varin met en scène des adolescents crédibles dans une histoire actuelle et remplie d’humour. Si Patrick Isabelle sort un peu quant à lui de sa zone de confort (on le connait surtout pour l’horreur ou la psychologie intense) avec une intrigue qui ferait un bon film d’action, on peut reconnaitre son sens théâtral et son efficacité. Bref, c’est l’occasion de lire des récits assez courts et de découvrir des auteurs qui pourraient vous donner envie de lire autre chose. On aime !
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