« - Dis, Firk, qu’est-ce qui vit dans les donjons et qui fait TIC-TIC-TIC ?
- Je n’en ai aucune idée, pourquoi ?
- Ben, parce que je pense que ça se rapproche et que ça vient droit vers nous. »
Rejeton d’une elfe et d’un père voleur depuis longtemps disparu, Firk est déterminé à marcher sur les pas de son paternel. Mais le chef de la Guilde de Rämen se rend rapidement compte que le demi-elfe n’a pas beaucoup de talent. Le menaçant d’expulsion, il lui donne un ultimatum : vingt-quatre heures pour ramener un trésor. Convaincu qu’il peut arriver à voler le trésor du donjon de Karmador le Profanateur, Firk entraine son meilleur ami Trük dans l’aventure…
C’est par la voix d’un troubadour qui a décidé de raconter l’histoire abracadabrante de Firk (en ajoutant son grain de sel au fil des pages) que Pierre-Alexandre Bonin s’exprime dans ce court roman qui propose une ambiance de Donjons & Dragons sur l’acide.
La vocation de la collection Bonzaï est de proposer des textes courts, punchés et remplis d’humour. Ça, Pierre-Alexandre Bonin l’a complètement compris et offre à cette collection une première incursion dans un univers de Fantasy qui rappelle le jeu Donjons & Dragons, mais aussi l’esprit du Donjon de Naheulbeuk. D’ailleurs, si vous n’êtes pas familier des gobelins et kobolds, vous pourriez être un peu perdus.
Jonglant entre le médiéval et la modernité (Firk se demande à un moment s’il ne devrait pas devenir elfluenceur), l’auteur a créé une intrigue qui se tient (même si la fin est un peu (beaucoup) tirée par les cheveux) et utilise des descriptions efficaces pour immerger son lecteur dans son imaginaire tout en parsemant son texte d’humour (entre autres avec les noms de ses personnages : Trük, Pavu Papri, Völ’Oven, entre autres).
Là où le bât blesse, c’est que la collection vise des lecteurs plus réfractaires, qui aiment moins lire, qui ont possiblement plus de difficulté et, si l’histoire est amusante, elle donne aussi une solide impression de fouillis. Pierre-Alexandre Bonin a eu beaucoup de plaisir à écrire ce texte, ça se sent à chaque page, mais on finit par croire qu’il s’est laissé prendre à son propre jeu. Il y a tellement de digressions dans le texte, soit entre parenthèses, soit en notes en bas de pages, qu’on s’y noit parfois, décrochant de l’intrigue parce que notre attention a soudainement été trop focalisée sur un détail. Est-ce que ça gâche la lecture ? Non, pas du tout (tout comme ces nombreuses parenthèses ne gâchent aucunement la critique). Mais parfois, trop c’est comme pas assez…
En bref ? À lire si vous avez envie de rire, que vous aimez les univers médiévaux un peu déjantés et que vous êtes assez habiles pour rester bien accrochés !
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