Celui qui sera renommé Sol et oubliera son identité est envoyé à Ash House pour sauver son dos, lui que personne ne semble être en mesure d’aider dans l’hôpital qu’il connait trop bien. Mais aucun adulte ne se trouve à Ash House et les enfants qui l’accueillent ont beau tenter de rassurer Sol en lui disant que le directeur reviendra bientôt, ce n’est pas très efficace. Encore moins quand le garçon apprend que le Directeur n’est pas revenu depuis trois ans et que les enfants qui vivent dans cette maison n’ont aucune connaissance du monde extérieur ni aucune envie de traverser les grilles qui ceinturent le domaine, évoquant des morts atroces si cela devait se produire. Néanmoins, Sol s’intègre au quotidien de ceux qui sont nommées Freedom, Wisdom, Concord, Merit, Justice, Temperance, Libby, Liberty, Sincerity, Honesty… autant d’Obligeances nécessaires de suivre dans cet univers où la docilité est encouragée et où personne ne remet en question la valeur du directeur. Mais l’ambiance change tout de suite quand le Docteur fait son arrivée à la maison. Sous son charme, persuadé qu’il est celui qui pourra lui permettre de mettre fin à ses terribles douleurs au dos, Sol accepte une opération sans tenir compte des inquiétudes des enfants. Mais il se comprend bien vite que les autres ont de bonnes raisons de fuir cet adulte…
Ash House est un roman à l’ambiance gothique et aux accents d’horreur qui reste accessible à tous les lecteurs malgré certaines scènes un peu plus corsées.
Vous savez comme je déteste les éditeurs (et Casterman le font beaucoup) qui font des liens entre leur livre et un gros succès, mais ici je dois avouer que l’ambiance de Miss Peregrine et les enfants particuliers se retrouve bien dans Ash House. C’est dans la description de la maison constituée de cendres et sa lumière singulière, c’est dans les règles établies, la morale qui règne et la touche de fantastique donnée par les shucks, des bêtes qui adorent la chair humaine et servent de menace constante. Le tout contribue à créer une ambiance extraordinaire, qui se nourrit aussi du mystère qui plane autour de cet établissement : qui sont ces enfants ? Où est parti le directeur ? Que sont vraiment les shucks ? Qui a envoyé Sol dans cet endroit ? À quelle époque sommes-nous ? En effet, les oiseaux qui enregistrent font penser à des drones, mais le reste semble hors du temps.
Bref, c’est un roman qui pétille d’inconnu, ce qui le rend à la fois attrayant et décevant, selon si vous avez besoin de toutes les réponses et d’explications logiques ou pas. Parce qu’il n’y en a pas et qu’on se demande même par instant si le récit relève de la réalité ou d’une hallucination…
Personnellement, j’ai aimé le voyage, cette sensation de flou et de confusion qui règne tout au long de l’histoire, mais je suis restée un peu sur ma faim en ce qui concerne l’action. Il se passe bien des choses en deuxième partie, mais j’ai eu l’impression que ce n’était pas assez pour le potentiel, que trop de fils restaient en plan. J’en aurais pris plus !
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