La faucheuse

Dans un monde où chacun est devenu immortel, l’humanité est régulée par les Faucheurs, des êtres qui sont choisis et formés pour tuer objectivement et éthiquement. Rowan et Citra n’ont jamais souhaité exercer ce métier. C’est sans doute une des raisons principales pour lesquelles leur mentor, Maitre Faraday, les a choisis. Initiés aux différentes façons de glaner les êtres et aux devoirs des Faucheurs, les deux adolescents comprennent rapidement que l’un seul d’entre eux pourra devenir un apprenti à part entière. Et que celui ou celle qui sera sélectionné aura pour première tâche de tuer l’autre.

« Tu tueras. Tu tueras sans aucun parti pris, sans sectarisme et sans préméditation. Tu accorderas une année d’immunité à la famille de ceux qui ont accepté ta venue. Tu tueras la famille de ceux qui t’ont résisté. »

L’avis de Sophie

La faucheuse est un des romans obligatoires qui sont les plus appréciés année après année auprès d’une clientèle de 15 – 17 ans et je dois dire qu’après avoir reçu une solide claque avec la lecture du Déclencheur, j’ai absolument voulu savoir ce qui pouvait bien plaire autant.

Je n’ai pas été déçue. Neal Shusterman crée des univers imaginaires fouillés, réfléchis, crédibles. Son souci du détail fait en sorte qu’on embarque tout de suite complètement dans sa proposition. Par ailleurs, il possède une grande habileté pour composer des personnages en multiples dimensions (Maitre Faraday est fascinant, d’ailleurs), ce qui fait qu’on a l’impression, qu’il s’agisse des principaux ou des secondaires, de les voir prendre vie entre les pages. Ou mourir, dans le cas de cet univers pour le moins surprenant.

J’ai déjà l’air emballée, je sais, mais je ne suis pas encore au bout de mes louanges. Parce que le cadre de la Faucheuse est génial pour toute la réflexion qu’il suscite : et si les êtres humains ne mourraient plus naturellement ? Qui déciderait de faire le tri ? Comment ? Est-ce possible d’être « neutre » dans de telles circonstances, avec un tel pouvoir ? De s’assurer qu’aucun psychopathe n’accède à ce statut ? À travers le récit de Rowan et Citra, de leur naïveté initiale à la rivalité, mais aussi à ce sentiment qui les lie malgré tout, on ne découvre pas de réponses, mais bien des possibilités, parfois réconfortantes, parfois terrifiantes. L’être humain est complexe. L’ériger en dieu est… périlleux.

En bref ? Une expérience de lecture qui ne laissera personne indifférent et la confirmation que je lirai attentivement chaque nouveau roman de cet auteur au cerveau surprenant !