Shawn est mort. Le grand frère de Will, comme tant d’autres dans le quartier, a été abattu d’une balle, juste devant lui. Et derrière le vide qui s’est ouvert dans son ventre, Will sait qu’il doit maintenant respecter les Lois. Qu’il ne faut pas pleurer. Pas dénoncer. Se venger.
Alors Will récupère le fusil de Shawn et prend l’ascenseur pour aller descendre celui qui a fait le coup. À moins que…
Adaptation en bande dessinée du roman en vers libre du même nom, Long way down conserve toute la force du récit d’origine alors que les illustrations sensibles et éclatées de Danica Novgorodoff amplifient encore sa poésie. Pour un lectorat avisé.
C’est avec ce roman en vers libre que j’ai connu Jason Reynolds, que je suis depuis avec attention. L’homme a en effet à cœur de parler des réalités sociales et raciales différentes, de mettre en lumière ce que d’autres voudraient garder dans l’ombre, notamment en ce qui a trait à la réalité des quartiers pauvres et noirs aux États-Unis. De faire jaillir l’émotion en peu de mots, avec presque pas de description, à la manière d’un coup de poing. Ça chavire.
Ce récit pendant lequel les lecteur.rices suivent Will dans l’ascenseur supposé l’amener à sa quête de vengeance, mais qui se remplit, étage après étage, de personnes de son entourage mortes qui viennent le faire réfléchir m’a scotchée à la première lecture… et la bande dessinée vient de le faire une deuxième fois.
Il faut dire que l’adaptation de l’histoire a été menée parfaitement, conservant toute sa force… et que les illustrations sont démentes. À la fois sobres et poétiques, riches et dépouillées. Frappantes de justesse.
On peut seulement peut-être lui reprocher une certaine répétition dans les entrées à chaque étage, mais je vous le dis, vous n’en sortirez pas indemnes !
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