Attention, ce livre est le dernier de la trilogie Alma. Ne gâchez pas votre plaisir et commence par le premier tome : Le vent se lève.
Toujours sur la piste de Lam, Alma quitte la France et Joseph pour revenir en Amérique et retrouver la trace de son frère. Pendant que la révolution gronde en France, chamboulant les habitudes et les destinées de tout un chacun, les esclaves de Saint-Domingue sentent aussi la brise se lever.
Clôture magistrale de la trilogie Alma, ce dernier tome boucle les aventures de nombreux personnages tout en s’ancrant profondément dans l’Histoire. Écrit dans une langue riche et danse, à l’instar des précédents, ce livre s’adresse à un lectorat avancé.
La première phrase m’a ravie. Puis, je me suis un peu dit que Timothée de Fombelle s’écoutait parfois écrire, avec ses phrases à rallonges, ses envolées, ses descriptions pointues. Mais c’était avant la magie. Parce que la force de cette écriture, c’est de vous envelopper dans une bulle, de vous attirer dans les profondeurs d’une histoire de façon à ce que vous ne puissiez plus en ressortir. Comme si le destin de ces personnages était plus important que la vie réelle. Et ça l’a fait encore une fois, alors que les êtres rencontrés dans les deux premiers tomes vivent leurs dernières aventures et que ces dernières sont habilement entremêlées à deux révolutions, l’une plus connue que l’autre (et pourtant).
Si je devais reprocher une chose à ce tome ultime, et c’est aussi le cas depuis le début, ce sont ces petites coïncidences toujours bien placées qui font en sorte que les personnages se croisent (ou se ratent) à des moments charnières, que les destins basculent grâce à la brise du battement des ailes d’un papillon. Ça m’a semblé encore plus flagrant ici, mais ça n’a pas gâché mon plaisir, ni celui des mots, puisque la plume de Timothée de Fombelle est l’une des plus extraordinaires de toute la littérature jeunesse, ni celle des émotions. J’ai eu le cœur serré, j’ai souri, j’ai été émue, fâchée, j’ai pleuré à la fin. Bref, c’est du Grand, encore une fois, d’autant que c’est plus qu’une fiction. Parce qu’à travers ce récit ponctué de traces, qu’elle soit de guérison ou de jardin, il y a ces personnages que l’on découvre et qui nous amène à nous ouvrir à l’autre tout comme à l’Histoire, celle de la France, oui, mais aussi celle de celles et ceux qui ont été arraché.es à leur terre et utilisé.es de bien des façons. Je ne verrai plus jamais Haïti de la même façon.
Pssst ! J’ai juste un bémol (oui, un bémol !) en ce qui concerne les illustrations. Sont-elles vraiment nécessaires ? Bien que ça octroie à l’ensemble un côté « classique » intéressant, trop souvent il m’a semblé qu’elles ne collaient pas au texte (Alma qui tient son arc alors qu’elle l’a déposé la scène avant, par exemple) et ça m’a un peu perturbée !
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