Lyvia a toujours été assez fonceuse. Seulement, sa dernière année au secondaire est remplie de tellement d’inconnues qu’elle ne sait plus où donner de la tête. Entre les absences trop fréquentes de sa mère, son choix de carrière pas clair et sa relation amoureuse qui lui fait plus de mal de que de bien, l’adolescente se cherche. Heureusement qu’elle peut compter sur sa meilleure amie Fantine, tout comme sur l’arrivée inattendue d’un vieil Italien qui pourrait bien tout changer…
Abordant les thématiques de la famille, des relations toxiques et du passage entre l’adolescence et l’âge adulte, Mia Bella vise un public intermédiaire.
Lucie Bergeron a une plume berçante, de celles qui se déposent et nous enlacent sans que nous nous en rendions vraiment compte. Ses récits sont toujours un peu aériens, un peu poétiques, plutôt lents, mais aussi profonds. C’est encore le cas ici, avec cette histoire qui plaira aux amateurs de Carnets de novembre : la psychologie est travaillée, le cadre est important, les thématiques se dévoilent en subtilités et sur la distance. L’autrice a par ailleurs une tendance à faire des rimes et cela se fait davantage sentir à certains moments. Le récit reste en prose, toutefois le découpage des phrases, des paragraphes, des pages, a parfois des airs de poésie, suggérant une lecture plus sensible, portée dans le sens.
Mia Bella, c’est doux et différent de l’écriture plus efficace à la mode ces dernières années. Cela vient avec un certain décalage : Mia est une ado hors du temps, ce qui se ressent dans le choix de ses expressions ainsi que dans l’absence de référence actuelle. Les échanges de textos nous indiquent la modernité de son histoire, mais c’est tout, c’est difficile de se situer dans le temps.
Côté récit, j’ai trouvé intéressant de voir comment se sent la victime d’une relation toxique de l’intérieur (on comprend rapidement que l’amoureux n’est pas du tout adéquat), mais Mia prend du temps à s’en sortir et à plusieurs reprises j’aurais voulu la secouer un peu, question de faire avancer la relation. J’ai préféré l’intrigue autour de la filiation. Toute l’histoire avec le vieil homme et ce qu’il dévoile est assez lente aussi, mais là, c’est chouette, on observe tranquillement l’adolescente fleurir à son contact et on ramasse en chemin de multiples petites graines d’espoir. Ça fait du bien !
En bref ? C’est un récit doux, qui prend son temps, le type de livre qui ne se dévore pas en une journée, mais qui se savoure !
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