Comment est-ce que les marques font pour vendre autant et si peu cher ? Que se passe-t-il avec nos vêtements une fois qu’ils sont jetés ? Comment notre consommation s’est-elle transformée dans les dernières années ? Quel rôle jouent les réseaux sociaux et les jeux de style Roblox dans le développement de nos comportements par rapport à la mode ?
Publié dans la collection Radar, qui propose des essais accessibles aux adolescents et jeunes adultes, l’essai Mode jetable nous immerge dans cette industrie dont on connait parfois moins les côtés plus sombres. Pour un lectorat intermédiaire et avancé.
Dès le départ de cet essai bien dense et documenté, on sent que Philippe Gendreau a fait ses devoirs : le texte regorge de renvois vers les sources des très nombreuses informations dont il nous abreuve. Et cette lecture donne froid dans le dos, il faut le savoir, tant du côté des inégalités, des réalités de celles et ceux qui produisent les vêtements (et qui sont parfois prisonnier·ères!) que des techniques absolument perverses des marques pour nous convertir… et nous moyenner (vous avez entendu parler des logiciels malveillants de l’app Temu, vous ?).
Toutefois, Mode jetable offre un texte très compact qui aurait peut-être bénéficié de plus de témoignages ou à tout le moins de davantage de ruptures de ton, de dynamisme. On sent qu’il y a beaucoup à dire, mais ce débit est un peu lourd, et, si le lectorat est un tant soit peu réfractaire, sur ses gardes par rapport à la thématique, j’ai bien peur qu’il cesse tout simplement la lecture. En vérité, j’ai l’impression il manque une forme de main tendue vers le public cible à travers le texte. Heureusement, il y a quelques pistes de solution à la fin, ne serait-ce que pour tenter de sortir de la spirale (parce que c’est aussi terrifiant de voir comment notre cerveau est manipulé). Par exemple, on peut reporter tout achat au lendemain pour prévenir les achats impulsifs… tout comme on peut, dès le début de cet ouvrage, se dire qu’on le lira par petits morceaux pour éviter l’impression de « trop » qu’il peut provoquer.
Bref, un Radar encore une fois fascinant, mais qui aurait peut-être été plus accessible dans une version plus longue et plus aérée !
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