TDAH, dyslexisque, dyspraxique et cie, Colin n’a jamais trouvé sa place à l’école, où on ne cesse de lui répéter qu’il ne comprend pas. Décidé à lâcher, mais ayant besoin d’occuper ses journées, il finit dans une maison de jeunes où il fait quelques rencontres déterminantes. Il faut dire que Colin a toujours fait des bruits. Des beats. Mais il ne savait pas qu’il pouvait les transformer en une carrière… du moins si sa mère le laisse faire. Parce que cette dernière refuse le choix de son fils, surtout quand, pour poursuivre dans cette voie, Colin se rapproche de son grand-père…
Roman psychologique qui parle de décrochage scolaire et de violence familiale, mais aussi de résilience, de dépassement de soi et de beatbox, Sur la vie de ma mère vise un public intermédiaire.
Je suis fan de l’écriture d’Emilie Ouellette depuis son arrivée en littérature jeunesse avec L’après, elle qui sait manier l’action et l’émotion avec doigté dans des histoires percutantes qui restent longtemps en tête. Cette fois, elle nous livre un texte qu’on sent tout de suite plus personnel, ce qu’elle confirme quand elle explique que l’histoire est liée à celle de son fils, lui-même beatboxeur. Forcément, cette proximité avec l’histoire impacte l’écriture. Ici, ça se ressent dans l’authenticité des détails, dans la capacité à restituer en mots les sons émis (on peut d’ailleurs entendre certaines performances grâce des codes QR disposés dans le texte) ainsi que dans la façon de rendre les émotions fortes à différents moments clés, notamment en lien avec le cycle de la violence familiale à travers la relation entre Colin, sa mère et son grand-père.
J’ai aimé ma lecture, j’ai trouvé intéressant de suivre le parcours de Colin, mais j’ai parfois eu l’impression qu’il y avait « trop » de matière au fil du texte. On sent la volonté de l’autrice de nous garder captif·ves du récit, de placer des zones d’ombres pour pouvoir orchestrer des révélations en cours de route, mais cela fait aussi en sorte qu’on multiplie les histoires parallèles et je me suis demandé si c’était nécessaire étant donné la force du moteur principal, ce héros qui se cherche et qui est aux prises avec une dynamique familiale de violence. Bref, j’ai parfois eu l’impression qu’on s’égarait, d’autant que ça allonge le livre qui est costaud pour certain·es lecteur·rices à qui l’histoire pourrait vraiment plaire. N’empêche, c’est une œuvre qui fait réfléchir et ajoute une couleur à la palette, déjà bien colorée, d’Emilie Ouellette !
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