Averia est une planète qui a été colonisée par les Humains, mais que ceux-ci ont perdue au profit des Tharisiens, un peuple extraterrestre qui ressemble beaucoup aux Hommes. Vingt ans plus tard, les deux espèces cohabitent sur Averia, non sans tension.
Seki et Myr sont deux sœurs humaines. La première, dix-huit ans, étudie les sciences à l’université et pratique les arts martiaux. C’est une fille modérée, qui n’a d’autre désir que d’avancer sans faire de vague. Sa petite sœur, Myr, quatorze ans, est tout son contraire. Depuis toujours, elle voue une haine viscérale aux Tharisiens, qu’elle juge responsables de la perte de sa mère, morte en couches à sa naissance. Elle déverse sa fureur contre l’ennemi en publiant des textes provocateurs à leur sujet sur le réseau (l’équivalent de notre Internet), en espérant inciter le peuple à se soulever. Consciente des dangers d’un tel comportement, Seki l’abreuve d’injures lorsqu’elle découvre ses agissements. Pourtant, quand la révolte se concrétise, c’est Seki qui devient – contre son gré – la figure de proue des rebelles, plongeant Myr dans l’incompréhension et le ressentiment.
Sekiest le premier tome d’une série de science-fiction qui en comprendra six.
Averia aborde principalement la question du racisme, ainsi que celles de la tolérance, du deuil, de la culpabilité et des rapports difficiles entre membres d’une même famille. Comme toute dystopie qui se respecte, le récit accorde une grande importance à la situation politique mise en place, qui est plutôt complexe. Un lecteur débutant risque de s’y perdre. La narration offre deux points de vue, ceux de Myr et de Seki, avec une plus grande place accordée à cette dernière.
Mon avis
J’ai adoré ce roman! Les personnages sont crédibles et attachants, faciles à cerner. Le fossé creusé entre les deux sœurs est bouleversant et permet de comprendre le déchirement entre les deux peuples. L’univers extraterrestre est bien construit et reste assez près de ce que nous connaissons de la Terre pour capter notre intérêt.
Seki, qui devient le symbole de l’insurrection malgré elle, n’est pas sans rappeler Katniss et le rôle du geai moqueur qu’elle doit endosser dans
Hunger Games. À la différence que Seki est entraînée dans le mouvement de révolte totalement contre son gré, alors qu’elle n’en a absolument rien à faire. Petite étudiante tranquille, sans la moindre amertume envers les Tharisiens, elle était destinée à s’intégrer sans heurt au système. On la voit s’enfoncer petit à petit, sans porte de sortie, sans possibilité de faire marche arrière, et on ne peut s’empêcher d’être révolté pour elle. Sa descente aux enfers est admirablement bien construite par l’auteur. On sait qu’un récit est bien mené lorsqu’on ne peut que se dire : les choses ne pouvaient en être autrement. Et pourtant, les événements ne sont pas pour autant prévisibles, l’auteur réussit à nous surprendre. J’ai déjà hâte de me plonger dans le deuxième tome, intitulé
Annika, qui est paru en même temps que le premier.
Il est possible de suivre l’auteur via
son blogue, Avis d'expulsion!
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par
Hunger Games et
Divergence.
Merci aux éditions AdA pour le roman!
Nouveau commentaire