Billet rédigé par Eve Patenaude
Attention, ce livre est le deuxième de la série. Ne gâchez pas votre plaisir et lisez d’abord le billet sur
le premier tome : Seki!
Annika est une Tharisienne, une espèce extra-terrestre semblable aux Humains, et habite chez son oncle sur la planète mère de son peuple, Tharisia. Ses parents, exilés pour des raisons politiques sur une colonie mais désireux de voir leur fille grandir dans la métropole, l’ont envoyée là , seule, quelques années plus tôt. Annika ne leur a jamais pardonné de l’avoir abandonnée. Elle en veut également à son oncle, qui l’élève en vrai tyran, aux Conseillers et aux Amiraux, les uns faibles et corrompus, les autres avides de pouvoir… bref, à l’univers en entier. Oh, elle a bien quelques copains : deux garçons qui en ont aussi contre le système politique actuel et qui tentent de rétablir la monarchie avec les moyens hasardeux des laissés-pour-compte. Sauf qu’Annika méprise aussi les monarchistes… Enfin, du moment que cela lui permet de se défouler, c'est sans importance.
Ses compagnons et elle mettent au point un coup d’envergure : prendre en otage l’un des Conseillers. Sauf que les choses tournent mal; la suite ne sera plus qu’une longue chute pour Annika. Déjà amère, elle s’enfoncera de plus en plus dans la haine et le désespoir, ce qui l’amènera à rencontrer un autre activiste, un Tharisien du nom de Valerio, qui réussira à percer un peu sa carapace. Ils s’associeront pour fomenter un plan qui, Valerio l’espère, devrait secouer la population. Quant à Annika, elle n’a d’autre but que de laisser exploser sa rage. Surtout pas de servir la cause des monarchistes…
Ce deuxième tome de la série
Averia (qui en comptera six) met en scène un nouveau personnage principal et permet, en donnant accès au point de vue d’une Tharisienne, de dévoiler l’envers de la médaille de cette saga politique interplanétaire, dans laquelle les drames humains (et tharisiens) tiennent une place importante. La complexité du monde d’
Averia pourrait déboussoler un lecteur débutant, mais les autres se plairont à le découvrir.
Mon avis
Quelques questions à Patrice Cazeault!
Est-ce que tu as eu de la difficulté à mettre Seki de côté pour plonger dans l'univers d'Annika?
Non, au contraire! À l'époque, ce fut une bouffée d'air frais. Je venais tout juste de terminer une première version de la suite des aventures de Seki et Myr (ce qui allait devenir Averia tome 3) et Annika m'a permis d'explorer une autre facette de cet univers. J'avais très hâte de montrer ce qui se passait dans la tête des Tharisiens, ce que j'imaginais depuis le tout début, mais que je ne pouvais mettre en scène dans la trame de Seki... Avec le recul, la transition entre les deux groupes de personnages n'a pas toujours été facile, mais elle a certainement été stimulante!
Est-ce que ton écriture a changé alors que tu utilises le point de vue des Tharisiens?
Oui, mais ce n'est pas tant le point de vue que le changement de personnage qui a transformé ma façon d'écrire. Annika possède une voix bien à elle. La narration s'en ressent, s'adapte à son caractère bouillant, explosif, saccadé... pour le meilleur et pour le pire!
Même si on est sur une planète différente, en compagnie de nouveaux personnages, on retrouve dans
Annika la même atmosphère que dans le premier tome : une grogne collective, des rapports interraciaux difficiles, une situation politique précaire, mais cette fois avec une saveur plus « Star Warsienne » Certains points de repère restent : l’excellent Charal Assaldion, journaliste toujours aussi amusant, et le détestable Astran Karanth, qui a joué un rôle crucial dans la rébellion du premier tome. Seki m’a un peu manqué, mais j'ai retrouvé le désespoir et la pulsion de destruction de Myr chez Annika, quoique de façon plus exacerbée : car Annika est seule et n’a plus rien à perdre. Alors, quand surgit le risque pour elle d’y laisser sa peau, elle fonce tête baissée. Un personnage à la fois fort et fragile, bien construit. Son sale caractère la rend moins accessible que Seki, mais on finit par s’attacher à elle.
Je dois avouer qu’au départ, j’ai eu quelque difficulté à bien saisir toutes les subtilités des mécanismes politiques mis en place dans ce deuxième tome. Amiraux, Conseillers, Alliance, monarchie… Heureusement, la situation se clarifie au fil de la lecture et offre au lecteur un univers d’une profondeur captivante. On n’a plus qu’une envie : se plonger dans le prochain tome (qui devrait paraître à l’automne 2012) pour en savoir plus.
Il est possible de suivre l’auteur via son blogue,
Avis d'expulsion et de le découvrir davantage avec l'
entrevue qu'il nous a accordée!
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Merci à la maison d'édition AdA pour le roman!
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