Les mains dans la gravelle

 
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Agathe :

C’est moi la plus belle.

Tiens-toi-le pour dit.

Je me fais les jambes à l’épluche-carottes.

Juste pour toi.

Fred a trente ans quand, à l’aide d’une installation, il retourne dans les souvenirs de son enfance, plus précisément à l’été de ses dix ans. À cette époque, fier gamin, il régnait sur une cour de gravelle et avait pour amis des mouettes avec qui il discutait de pierres précieuses. Deux femmes sont présentes dans ce portrait, soit la voisine Agathe qui se passionne pour Marilyn Monroe et aimerait bien que Fred-la-Terreur ne fasse pas juste jeter des roches dans sa vitre la nuit, mais la découvre comme femme, ainsi que la mère de Fred, mère monoparentale qui soit, cet été-là, subir une opération pour se faire enlever des pierres aux reins.

Très métaphorique, cette pièce de théâtre qui peut rejoindre un jeune public lorsque montée sur scène est peut-être plus ardue à saisir lors d’une simple lecture. C’est toutefois une belle initiation au monde du théâtre et une plongée toute en métaphore dans le regard de l’adulte sur l’enfance. Le thème des roches est exploité dans toutes les facettes de l’écriture, tant dans les noms des personnages que dans leur langage, leurs aspirations et leurs histoires et forme un fil conducteur solide qui mène le lecteur dans l’imaginaire de l’auteur.

Mon avis

Fred-la-terreur :

Depuis qu’on est arrivés ici, ma mère sort presque plus de notre appartement. Sauf pour aller travailler. Elle attend son opération à l’hôpital. On va lui enlever des diamants aux reins. Ben, elle dit que c’est juste des pierres aux reins, mais moi, je sais que c’est des diamants. Des diamants aux reins. Ma mère est suffisamment précieuse pour en fabriquer dans son ventre.

La description de l’installation au départ est surprenante et la description scénique amusante avec les boites de jus pour former des mouettes, si bien que j’ai eu une folle envie de voir le spectacle plutôt que de le lire, mais en même temps cette trace écrite de la pièce est aussi une belle découverte. Les mots de Simon Boulerice forment une mélodie et les personnages sont tous intéressants. J’ai particulièrement aimé la version du Petit Poucet avec les roches au lieu des bouts de pain et j’aurais bien aimé goûter davantage encore la déclaration d’amour délirante d’Agathe.

Fred-la-Terreur est un enfant bourré d’imagination qui réussit à nous ramener là, dans ce moment magique où l’on grandit, mais où tout est encore à faire, à comprendre, à vivre. Bravo!

Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Martine à la plage, du même auteur. 

Merci à la maison d'édition La bagnole pour le livre! 


Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Sophie le 21 août 2012.

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Les mains dans la gravelle
Simon Boulerice
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