La pomme de Justine

 
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Sophie a apprécié ce livre

Quand Justine rencontre Alexandre, les planètes ne sont décidément pas alignées. Elle vient de sortir d’une relation difficile marquée par la possessivité et la jalousie; il a subi des accusations d’agressions sexuelles qui lui ont coûté son emploi et son couple. Et pourtant, une belle amitié se développe entre ces deux êtres qui ont dix ans d’écart. L’espace d’un été, leur complicité se mue tranquillement en quelque chose de plus, mais l’âge et les blessures font en sorte qu’ils ne gardent pas contact quand ils retournent chacun à leur vie réelle, du moins jusqu’à ce que Justine reprenne les cours et s’aperçoive qu’Alexandre lui enseigne la littérature.  Le désir de renouer est plus fort que tout, mais les liaisons entre professeurs et étudiants sont interdites et Alexandre a déjà été échaudé…

Roman réaliste qui met en scène un amour hors de l’ordinaire entre une étudiante et un prof de cégep, La pomme de Justine aborde aussi les thèmes de la manipulation et de la dépression. Le rythme rapide et l’écriture accessible en font un roman pour tous, mais l’histoire plaira peut-être davantage aux lecteurs assez âgés.

Mon avis

J’ai été attirée par le titre de ce roman qui convient parfaitement au récit avec l’idée de l’interdit, Justine représentant une tentation pour Alexandre qui lutte pour ne pas succomber, lui qui a vécu une dépression suite à des accusations d’agression sexuelle et qui connaît donc le prix à payer.

En général, ma lecture a été agréable, cependant j’ai trouvé le roman inégal. En fait, il se divise en deux grandes parties, la première se passant dans les bois et la deuxième dans la ville de Granby, au cégep. J’ai préféré le début parce que Valérie Harvey parvient à créer un décor agréable, naturel et qu’on se sent véritablement dans les bois avec Justine, la scène de la nuit des perséides étant entre autres magnifiquement décrite. En outre, la complicité qu’on voit se créer entre Justine et Alexandre est crédible et j'ai aimé voir les deux se reconstruire tranquillement au contact de l'autre. 

La deuxième partie m’a moins plu, peut-être parce que les personnages secondaires m’ont paru moins habités, comme s’ils avaient seulement été placés pour créer un cadre de vie plus réel, ou alors parce qu’on se doute bien de comment va finir l’histoire et qu’on perd le sentiment de découverte et d’originalité de la première partie. De plus, il y a quelques moments de flottement dans le récit, quelques phrases de trop, comme si le message était appuyé au lieu d’être seulement montré. Toutefois, le livre demeure pertinent parce que l'intrigue est bien tissée et que, surtout, il est rare de voir des personnages principaux allant au cégep dans la littérature pour ados. 

En bref? Une histoire intéressante et des paysages qui donnent envie de prendre l’air, mais une deuxième partie un peu plus faible.

Questions à Valérie Harvey ! 

Qu’est-ce qui vous a inspiré l’histoire de Justine?

Pendant mon séjour au Japon, je lisais beaucoup de mangas. Surtout des histoires d'amour. J'en croisais beaucoup qui parlaient d'amour entre des étudiantes et des profs. C'est un terme récurrent là-bas à cause de l'interdit. Je ne voulais pas entrer dans une histoire comme cela: avec le lien de pouvoir que ça implique entre l'étudiante (plus jeune) et le prof (qui domine). Mais j'ai déjà vu des situations pareilles au Québec. Une fille du secondaire qui s'est ramassée avec son chum de longue date, devenu remplaçant en 5e secondaire, ou un prof de cégep qui sort avec une étudiante, mais où tout le monde se tait pour ne pas leur nuire... Alors je me suis demandé comment le lien prof-étudiante pouvait être possible au Québec, si je voulais éviter tout l'aspect "admiration pour mon prof"="je finis par l'aimer". C'est là que j'ai pensé qu'Alexandre et Justine devaient se rencontrer avant.

J'arrive donc à la première partie. Je n'ai rien écrit encore, je ne fais que réfléchir dans les trains, en faisant du vélo. Comme je l'ai écrit sur mon blogue, je m'ennuie un peu aussi.

Et j'ai écrit, pour le plaisir, la scène du baiser, en toute finale de la 1re partie. Et de là est arrivé tout le reste. Je voulais fouiller un peu le processus de "guérison". Dans les romans, on parle souvent d'épreuves et de poursuites. Et souvent, on finit ça avec "il a gagné sa poursuite et a été blanchi". C'est merveilleux! Mais la personne est souvent détruite après tout ça. Elle est lavée de tout soupçon, mais elle est "lavée" aussi. Guérir, c'est peut-être plus plate à décrire. Comme la suite d'un conte de fées: que se passe-t-il après "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants"?

La Pomme c'est un livre sur la guérison. Avec l'amour comme appui pour réintégrer la société. En tout cas, c'est ça que je voulais écrire.

 
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Merci aux éditions Québec Amérique pour le roman!

Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Sophie le 14 février 2013.

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La pomme de Justine
Valérie Harvey,
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