Alors qu’il était encore bébé, Hans a été recueilli par un pilleur de tombes alors qu’il dérivait dans un coffre de bois ouvragé. Ce dernier voulant en faire son successeur, Hans a été habitué très jeune à fréquenter les cimetières et à inventer des subterfuges pour faire fuir les visiteurs. Toutefois, alors que son père vieillit et aurait bien besoin que son fils fasse le plus gros du travail, Hans n’arrive toujours pas à se résoudre à piller les morts et cherche plutôt à comprendre d’où il vient.
De son côté, la jeunesse comtesse Angela a grandi dans un cocon bien moelleux et passe ses journées à créer des marionnettes qu’elle utilise dans le petit théâtre qu’elle affectionne. Si tous s’entendent pour dire qu’elle commence à être un peu vieille pour ce genre de jeu, ses parents et sa nourrice sont ébahis devant l’imagination de l’enfant et ne peuvent se résoudre à la voir épouser Arnulf, l’archiduc aux doigts de métal et à la cruauté légendaire. Mais ce genre de mariage n’est pas quelque chose que l’on refuse et la jeune comtesse se voit bientôt forcée de fuir.
Avec son dernier roman, Allan Stratton nous entraine dans une histoire qui se rapproche fort du conte avec ses méchants typés et tordus et ses gentils doté d’une impressionnante grandeur d’âme. Les deux quêtes des personnages, les racines pour Hans et l’émancipation pour Angela, vont bien ensemble et leur rencontre crée des étincelles, nourrissant en outre le récit d’une foule de rebondissements. Si le roman est assez long, la jeunesse des personnages principaux et le côté bon enfant malgré tout des méchants font de cette œuvre un récit parfait pour les bons lecteurs de 10-12 ans.
Mon avis
Aussitôt que j’ai vu L’apprenti pilleurs de tombes, j’ai pensé à L’apprenti épouvanteur. Difficile de ne pas faire le lien, n’est-ce pas? Mais si on oublie le titre et le côté lugubre des devoirs de chacun des deux personnages principaux, il n’y a pas vraiment de ressemblance. En effet, l’histoire d’Allan Stratton est plus portée par la lumière. Oui, il y a présence de créatures maléfiques telles les charançons intelligents à la solde du nécromancien, mais on n’est pas complètement dans le fantastique.
En effet, les éléments tordus des histoires de peur des enfants, un nécromancien, des loups, un souverain à l’esprit complètement tordu, des charançons, un bourreau, se retrouvent ici dans un univers plus près du conte. D’ailleurs, si certaines péripéties sont parfois prévisibles, Allan Stratton est très original dans les obstacles qu’il invente pour barrer la route à Hans et Angela. Mention spéciale aux charançons et au Nécromancien qui insère chaque fois des éléments étranges dans ses orbites vides. Ce sont de petits détails qui créent un univers à eux seuls et renforcent la théâtralité du texte.
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par La grande quête de Jacob Jobin.
Merci aux éditions Bayard pour le roman!
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