En Naol, on ne rêve pas. On ne doute pas. On fonce plutôt droit devant, le plus vite et le plus bruyamment possible. Dans ce pays où les enfants turbulents sont les plus populaires et le modèle à atteindre, Ellis la rêveuse détonne drôlement et inquiète ses parents. Son entrée à l’Académie du succès changera toutefois les choses, et pas dans le sens souhaité par ses tuteurs, puisque la jeune fille se rend compte qu’elle n’est pas seule à être différente. En effet, Peter semble être encore plus calme qu’elle. Rejoignant un réseau de résistance afin de pouvoir être enfin elle-même, Ellis découvre peu à peu les rouages de la Naol et choisit de lutter pour faire changer les choses.
Roman de science-fiction très court mettant en scène un univers surprenant, La vie étonnante d’Ellis Spencer propose une critique de la société de divertissement à travers une intrigue riche en rebondissements. Bref, le roman est intéressant pour aborder le genre de la dystopie, mais les longues phrases de l’auteure peuvent parfois rendre la lecture plus ardue.
Alors que les dystopies nous proposent habituellement des sociétés rigides où le contrôle est exercé par un petit groupe et prône l’obéissance, Justine Augier surprend avec ce roman parce qu’elle met en scène un univers complètement différent. En Naol, le contrôle est assuré par les habitants eux-mêmes, tellement convaincus par le système qu’ils éduquent leurs enfants dans les règles, les encourageant à être bruyants, perturbateurs et populaires.
Déstabilisant, ce contexte offre une belle critique de la société. En présentant une société où le divertissement est extrême, la popularité est une preuve de réalisation et où chaque minute doit être rentabilisée, Justine Augier amène son lecteur à cette dernière à son propre univers. Le récit est toutefois très court et prend quelques raccourcis, notamment à la fin. La cellule famille d’Ellis était pourtant très riche, il y aurait eu matière à aller plus loin.
En bref? Une dystopie surprenante, mais un peu trop courte.
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