À seize ans, Gemma se fait enlever à l’aéroport de Bangkok où elle était en voyage avec ses parents. Quand elle se réveille, elle est dans une maisonnette au beau milieu d’un désert de l’Australie avec Ty, un homme de 24 ans qui tente d’apprivoiser peu à peu sa prisonnière, lui révélant des pans de sa vie au compte-goutte et essayant de l’intéresser à la vie dans le désert. Après quelques tentatives de fuite qui se soldent par des défaites, Gemma comprend que son retour à la civilisation passera par Ty et, lentement, se rapproche de son geôlier.
Cette histoire qui prend des airs de thriller psychologique est écrite au « tu », Gemma s’adressant à Ty pour lui raconter sa version de faits et tenter de comprendre ce qui s’est passé. Abordant le thème du syndrome de Stockholm, Lucy Christopher a écrit une histoire complexe et nuancée, adressée aux lecteurs intermédiaires et avancés.
C’est en lisant Attraction mortelle de Lucy Christopher que j’ai eu envie de découvrir ce roman qui avait attiré mon attention à sa sortie, mais que je n’avais pas eu l’occasion de lire. J’avais été saisie par les différentes couches de l’histoire de son dernier roman et j’ai été ébahie par la force de celui-ci.
Il y a quelque chose de terrifiant dans cette Lettre à mon ravisseur parce que Lucy Christopher arrive à faire vivre le syndrome de Stockholm au lecteur tout comme au personnage. Gemma s’attendrit au fil des confidences de Ty, commence à apprécier sa présence, à se sentir bien avec lui, à le trouver beau. De mon côté aussi je me suis attachée au personnage, j’ai eu pitié de lui et j’ai espéré qu’il s’en sorte. Parce qu’au fond, il n’est pas si mauvais. C’est fou, non? Et c’est justement ce qui fait la force du roman, les lignes floues qui rappellent un peu l’expérience vécue avec Eux de Patrick Isabelle. Par ailleurs, l’écriture est maitrisée et fluide, ce qui augmente le plaisir. Je vous conseille donc fortement cette lecture, mais je vous avertis, vous n’en sortirez pas indemne…
J'ai peiné un peu dans les 50 premières pages, je trouvais que l'écriture au "tu" m'empêchait de m'abandonner, mais ça a valu la peine de continuer. J'ai ressenti un malaise tout au long de la lecture et comme vous le dites si bien, l'auteur a réussi à nous faire vivre aussi le syndrome de Stockholm. Ça prend un lecteur avisé pour faire la part des choses. Un très bon roman, envoûtant et dérangeant.