La vérité qui est en moi

Nous sommes en Amérique, au début de la colonisation anglaise, dans un petit village où la religion est au centre de tout et où la communauté a des yeux et des oreilles partout. Un jour, deux adolescentes disparaissent. Deux ans plus tard, l’une revient, la langue coupée, incapable de dire ce qui s’est produit durant tout ce temps. Mise à part, rejetée même par sa propre mère, Judith ne garde espoir que grâce à son amour pour Lucas, apprivoisant chaque jour sa nouvelle réalité de paria, luttant avec ses souvenirs. Sauf que lorsque les Continentaux lancent l’attaque contre Roswell Station, elle sait que la seule chance de survie des villageois, et donc de Lucas, passe par le retour vers son bourreau…

La vérité qui est en moi se passe durant la guerre d’indépendance aux États-Unis et présente la réalité sombre du petit village où vit Judith. Abordant les thèmes des préjugés, de l’inégalité des sexes et de la religion, Julie Berry a écrit une histoire complexe portée par la narratrice qui raconte son quotidien à Lucas. Le tout s’adresse aux lecteurs avancés.

Mon avis

La lecture est difficile parce qu’on se révolte nécessairement contre le traitement réservé à Judith, contre la haine sous-jacente et les préjugés des villageois, contre le sort peu enviable réservé aux femmes à cette époque. Le tout est d’autant plus frappant car tout semble authentique, tout à fait crédible.

On s’attacha du coup facilement à Judith, personnage principal fort et résilient, même si la narration au « tu » peut être déstabilisante au départ. En s’adressant ainsi à Lucas, de façon très intime, elle rend l’histoire d’amour plus forte, d’autant qu’elle contraste avec le gris de la société puritaine où les lignes de la normalité ne peuvent être transgressées. Son histoire est intéressante, mais c’est surtout le mystère autour de son absence de deux ans, de sa langue tranchée, qui garde le lecteur captif du roman.  Julie Berry dose les indices,  tout comme les moments lumineux qui s’intercalent dans le récit. Ce n’est pas une lecture facile, mais c’est le genre de roman qui touche profondément. À lire ! 

Merci aux éditions Les grandes personnes pour le roman !