Quand le virus U4 a commencé à frapper, Koridwen pensait que ses parents avaient une chance de survivre étant donné qu’ils vivaient à la campagne et que l’épidémie frappait surtout les villes, mais la maladie a fini par les rejoindre et les emporter. Restée seule, l’adolescente ouvre le jour de ses 15 ans une enveloppe laissée pour elle par sa grand-mère, une missive mystérieuse provenant de celle qui a toujours été considérée comme un peu sorcière. La vieille femme parle d’un voyage, de mondes parallèles, de la possibilité pour Koridwen d’être celle qui met un terme à la dévastation. Même si elle est sceptique quant à son destin de « sauveuse », Koridwen décide d’écouter sa grand-mère et quitte sa campagne pour se rendre à Paris, là où, justement, le maitre du jeu auquel elle jouait sur internet avant la catastrophe lui a donné rendez-vous…
Univers développé à plusieurs auteurs, U4 entraine le lecteur dans un récit dystopique. Avec Koridwen, Yves Grevet donne toutefois un aspect fantastique à la science-fiction avec la question des univers parallèles. Parlant de résilience, de persévérance, d’empathie et de déficience intellectuelle avec le personnage du cousin de Koridwen, Yves Grevet propose un récit complexe et riche qui s’adresse aux lecteurs intermédiaires et avancés.
Je suis entrée dans l’univers de U4 par le roman d’Yves Grevet. Le début n’est pas particulièrement original, difficile de l’être avec l’abondance des dystopies, mais ce qui fait la force de ce roman c’est tout le lien fait avec la Bretagne. En effet, plus qu’une toile de fond, après tout Koridwen quitte sa campagne natale assez rapidement pour Paris, la Bretagne est une part importante de l’histoire parce qu’il est question de fil de la quête de l’héroïne des croyances de cette région, des valeurs de ses habitants, de leur tradition.
Côté intrigue, l’histoire est rythmée par les nombreuses péripéties. Yves Grevet rend bien l’aspect jungle d’un univers où il n’y a plus que des adolescents qui tentent de survivre et où règne la loi du plus fort. L’héroïne qu’il a inventée est d’ailleurs forte et débrouillarde, capable de tenir tête aux autres tout en conservant toute sa capacité d’empathie. On sent cette dernière dans le lien qu’il y a entre son cousin et elle, mais aussi dans sa façon de regarder, d’approcher les autres survivants. Il y a un aspect « magique » à certaines rencontres, plusieurs obstacles surmontés un peu trop facilement (ce qui est expliqué par les prédictions de la grand-mère), mais l’auteur évite le piège de la superhéroïne et on reste avec une ado crédible. Le seul bémol est la fin, un peu confuse, trop rapide, trop dans le non-dit. Après toute cette mise en place, c’est un peu dommage.
Le petit plus? On croise les autres personnages de U4 au fil de l’aventure de Koridwen et ça nous donne vraiment envie d’en découvrir davantage. Heureusement, les quatre livres sont parus en même temps. À suivre!
Pssst! La série est maintenant adaptée en BD!
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
Et bien sûr, je n'ai pas pu me retenir d'apprendre les comptines :)