Attention, ce tome est la finale de la série. Ne gâchez pas votre plaisir et commencez par le premier: Hanaken - La lignée du sabre.
Près d’une décennie a passé depuis les événements du précédent tome. Satô, le maîtres d’armes, et Yukié, qui a délaissé depuis trop longtemps son armure de guerrière au profit de son rôle de mère de d’épouse, se trouvent toujours loin de leur village. En compagnie de leur seigneur, Takayama, ils poursuivent avec Nobunaga la lutte contre le daimyô Imagawa. Mais celui-ci a des idées de grandeur : il projette ni plus ni moins que de marcher sur la capitale afin de détrôner l’actuel shôgun (chef militaire du pays) et de s’approprier son titre. Le problème pour Nobunaga et ses alliés est qu’ils se trouvent directement sur le chemin de l’ambitieux daimyô et de sa gigantesque armée. À l’aube d’un combat aussi inégal, une stratégie audacieuse sera-t-elle suffisante pour survivre… et, qui sait, vaincre?
Ce nouveau tome pousse encore plus loin les considérations politiques du Japon à l’époque des samouraïs, en étendant les enjeux du combat à venir au sort de l’Empire au grand complet. L’action reste cependant circonscrite dans des lieux assez près du cœur de l’histoire, à savoir le fief de Nobunaga, et évite de trop nous perdre sur les routes de la guerre. Car action, oui, il y a, mais pas que ça : espionnage, stratégie et politique sont également au menu, en plus des passages plus intimistes centrés sur Satô et Yukié. La narration fonctionne toujours par chapitres, alternant les points de vue du frère et de la sœur, juste assez longs pour bien étayer les enjeux, et assez courts pour entraîner un rythme de lecture plus qu’agréable pour les lecteurs intermédiaires et avancés. Les débutants pourraient cette fois se perdre dans la complexité militaire. Le lexique des termes japonais en fin de volume est toujours aussi utile.
Quelle finale épique nous livre Geneviève Blouin pour conclure la saga des Hanaken! J’ai littéralement dévoré ce troisième tome, que j’attendais impatiemment depuis l’instant où j’ai refermé le précédent. On retrouve avec bonheur Satô, plus mûr, et Yukié, toujours aussi impétueuse… même si sa vie d’épouse et de mère la force à s’assagir en apparence. Au fond d’elle bout toujours le même feu guerrier et elle rêve du moment où elle pourra reprendre son sabre. Lorsque l’occasion se présente enfin, on ne peut s’empêcher de se réjouir avec elle. Sa relation avec Yamaki est aussi délicieusement épineuse qu’avant et apporte son lot d’émotions. L’auteure a sur faire vieillir ses personnages et étoffer les relations qui les unissent sans qu’on ait l’impression de les avoir perdus en chemin. La langue fine, ciselée, d’une simplicité et d’une élégance toutes japonaises, est un véritable régal pour les yeux. J’ai parfois eu l’impression de quelques raccourcis dans la trame narrative, mais peut-être était-ce seulement parce que j’en aurais pris plus, toujours plus! L’ultime finale comblera les amateurs d’action, de revirements inattendus et d’émotion intense. Une conclusion qui surpasse mes attentes de lectrice et qui termine en force cette série sublime et puissante, à mettre entre toutes les mains!
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