Lorsque leurs parents, accusés de trahison envers le seigneur du fief, sont forcés de se suicider pour racheter l’honneur de leur famille par le sang, les enfants Hanaken se retrouvent catapultés dans l’univers des adultes. Les deux aînés, Ichirô et Misaki, ont tôt fait de se marier, afin de stabiliser leur situation. Satô trouve quant à lui refuge chez un ami de leur défunt père, et Yukié est envoyée chez le seigneur comme otage, afin de prouver la bonne foi des orphelins Hanaken. Leurs aînés leur ont confié à chacun une mission : retracer les complices de leur père pour Satô, et pour Yukié, se rapprocher du seigneur… assez pour pouvoir venger la mort de leurs parents. Mais, en le côtoyant, Yukié découvre que le seigneur est un homme compatissant, juste, qui est même prêt à l’accepter, elle, une femme, parmi ses gardes. La jeune fille est déchirée : envers qui la loyauté d’un samouraï doit-elle d’abord aller? Sa famille ou son seigneur? Yukié et Satô apprendront à travers une succession d’événements, dont une guerre avec le fief voisin, ce que c’est qu’être un adulte dans le monde cruel des samouraïs.
Les chapitres courts, qui alternent les points de vue de Yukié et de Satô, font que le rythme de lecture est très rapide, ce qui plaira aux lecteurs moins expérimentés. L’auteure, historienne de formation, place son récit dans le Japon médiéval. L’honneur, valeur suprême du code samouraï, tient une place importante dans le roman, de même que la loyauté, le courage de ses convictions, et la difficulté à trancher entre le bien et le mal. Les illustrations magnifiques de Sybiline viennent enrichir l’expérience de lecture.
Ce livre est mon coup de cœur des dernières années en littérature jeunesse québécoise. Ceux qui me connaissent diront : « Facile! C’est japonais! » Oui, je l’avoue, j'ai entamé Hanaken dans les meilleures dispositions… mais tout de même, quel roman! Il m’a rappelé Le Clan des Otori, la série à succès de Lian Hearn, parue dans le milieu des années 2000. Bien sûr, ce premier roman de Geneviève Blouin ne possède pas encore le souffle ni l’intensité des Otori, mais remplit sa mission de façon plus qu’honorable : action, émotion, éléments d’histoire (parce que c'est toujours intéressant d’apprendre quelque chose), richesse des personnages…
Les chapitres consacrés à Yukié m’ont captivée. L’évolution de ses rapports avec le seigneur et sa montée dans la hiérarchie des samouraïs donnent lieu à des scènes enlevantes. En comparaison, le quotidien plus banal de Satô est un peu pâle. La fin m’a paru précipitée; j’aurais aimé qu’un chapitre supplémentaire expose les sentiments de Yukié sur les événements qui closent le récit. Ceci dit, je recommande chaudement Hanaken, autant aux filles qu’aux garçons. Une belle découverte… qui pourra se poursuivre, puisqu’un le deuxième et le troisième tomes sont parus!
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Le fils du singe et Young Samuraï.
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